Si vous ne possédez pas l’application Netflix, France 2 vous offre ce lundi à 21h10 une séance de rattrapage pour suivre l’histoire glaçante, en huit épisodes, du tueur en série français Charles Sobhraj, surnommé « Le Serpent », campé par Tahar Rahim.
Vietnamien par sa mère, indien par son père, Charles Sobhraj, né en 1944 à Saïgon, subit la séparation de ses parents alors qu’il n’a que 3 ans. Très vite, sa mère retrouve l’amour dans les bras d’un militaire français et fait revenir Charles, resté en Inde, auprès d’elle, à Marseille, lorsqu’il a 7 ans. La part sombre du garçon, devenu officiellement français, s’exprime très tôt : il multiplie petits vols et délits avant d’être condamné, dès l’âge de 19 ans, à trois ans de prison. Libéré en 1967, Charles parvient à calmer ses démons. Il déniche un travail stable, épouse une certaine Chantal Compagnon et devient père d’une petite fille. Mais le venin est trop puissant. Pour assouvir ses goûts luxueux, il affûte ses premières armes d’escroc et de voleur. Se sentant dans le collimateur de la justice française, il met les voiles avec femme et enfant, direction Bombay. Sur un autre continent, l’histoire est pourtant la même. En 1971, il est à nouveau arrêté à la suite d’un braquage qui tourne mal. Il parvient à s’évader, au prix de son mariage. Chantal, fatiguée par la cavale, refuse de ramper avec Charles et rentre en France.
Murder and Hate
L’homme au charisme certain rencontre rapidement sa nouvelle complice, Marie-Andrée Leclerc, une jeune Canadienne. Sous couvert des pseudos Alain Gautier et Monique Leclerc, le charmant couple, en apparence, aime traquer les nombreux voyageurs hippies qui arpentent alors l’Asie.

Mode opératoire ? Sympathiser avec ces bonnes âmes, les droguer pour s’emparer de leurs passeports et argent, et les tuer avant de s’évaporer, munis de leurs nouvelles identités. La première à faire les frais des pulsions meurtrières du couple est Teresa Ann Knowlton, jeune touriste américaine retrouvée étranglée sur une plage vêtue d’un simple bikini. Des dizaines d’autres suivront. Frappant de la Thaïlande au Vietnam en passant par le Népal, le serial killer est surnommé « Bikini Killer » et, pour son habileté à échapper aux autorités, le « Serpent ».
Serpent en liberté
En 1976, c’est la fin de l’épopée sanglante. Arrêté dans un hôtel de New Delhi à la suite d’un énième coup loupé, alors passible de peine de mort, Charles n’est condamné qu’à douze ans de prison après avoir habilement transformé son procès en spectacle. Marie-Andrée écope de six ans de réclusion, elle mourra quelques années plus tard d’un cancer. En 1986, après avoir drogué ses gardiens aux somnifères, le reptile sanguinaire s’évade à nouveau. Il est rapidement retrouvé et sa peine est allongée de dix ans. De retour en France, en 1997, Charles Sobhraj surfe sur sa macabre célébrité. L’homme ne se refuse rien : apparitions télévisées, livre et même biopic. En mai 2003, il commet cependant l’absurdité de se rendre au Népal, où il est toujours recherché pour un double meurtre. Il y sera condamné à la perpétuité. Près de vingt ans plus tard, en 2022, la cour suprême du Népal autorise sa libération pour raisons médicales et son retour en France, où il résiderait toujours actuellement.
Cet article est paru dans le Télépro du 17/7/2025