Une mère qui rajeunit, un prêtre qui a des visions… Pour leur premier opéra, présenté au Festival d’Avignon 2025 et diffusé ce mardi à 22h55 sur Arte, Samuel Achache et sa compagnie, La Sourde, s’intéressent à la notion de miracle…
Rencontre.
Pourquoi suivre le fil du miracle ?
Ce qui nous intéresse, c’est l’effet qu’il produit : le miracle bouleverse, crée du trouble, oblige à interpréter. Que se passe-t-il si quelque chose qu’on est en peine de comprendre arrive vraiment ? On a d’abord récolté des récits de miracles dans la vie des gens, pour comprendre comment ce mot circule aujourd’hui, ce qu’il représente pour chacun. C’est un trou dans le tissu rationnel, qui contraint à penser autrement.
Est-ce un changement d’échelle, voire de genre, que de créer un opéra ?
Nous sommes très heureux de jouer «Les Incrédules» à Avignon, car cela nous maintient dans le registre du théâtre, auquel cet opéra appartient pleinement. Créer un spectacle pour un orchestre de 52 musiciens implique d’écrire le texte et les partitions avant de mettre en scène, ce qui est pour nous une première. Mais nous restons dans la continuité de notre travail. Avec ma compagnie, nous avons toujours incorporé musique et théâtre, en fabriquant nos spectacles de façon collective. Nous partageons aussi l’envie d’inventer de nouvelles règles du jeu, autour d’une constante : accorder les rythmes contradictoires de la parole et de la musique.
Cet article est paru dans le Télépro du 17/7/2025