«Les Magnétiques» : 2 questions à Vincent Maël Cardona

Le son d’une génération ! (Thimotée Robart) © Céline Nieszawer/Port au Prince Pictures

Un film à découvrir ce lundi à 22h25 sur Arte.

Au début des années 1980, Philippe (Thimotée Robart) cherche sa place entre radio pirate, amour interdit et service militaire. Au son de la new wave, ce récit initiatique électrisant, doublé du subtil portrait d’une génération, constitue le premier long métrage de Vincent Maël Cardona.

Ce film sorti en 2021 mêle l’élection de Mitterrand avec le rock et les radios pirates…

Il se passe quelque chose de bizarre entre 1978 et 1983. ll y a une explosion des expressions musicales. De partout, on voit débarquer des groupes de rock et des radios sonos. Toute une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans les promesses de 68 et s’empare de la vague punk pour dire son désenchantement et, paradoxalement, son envie de faire la fête. Après 1983, c’est fini. La plupart de ces groupes disparaissent et ceux qui restent sont absorbés par l’industrie musicale. Les radios libres sont englouties par les radios commerciales. On ne peut pas s’empêcher d’y voir un écho avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et le tournant de la rigueur en 1983.

Que fut le rock et le punk pour ces millions d’ados ?

Ce que dit le punk, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’apprendre la musique pour faire du rock. On prend des guitares, on gueule ce qu’on a à dire, on fait de la musique ici et maintenant. On a résumé le punk un peu péjorativement par «No Future». Mais «No Future», c’est puissant, c’est l’histoire du nihilisme, et aujourd’hui ça résonne fortement. «No Future», de nos jours, c’est la jeunesse qui se mobilise pour la préservation de notre espèce!

Cet article est paru dans le Télépro du 28/8/2025

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