Un film de Catherine Breillat à voir sur Arte à 20 h 55.
Anne (Léa Drucker), brillante avocate, vit avec Pierre (Olivier Rabourdin) et leurs deux filles dans une belle villa à Paris. Leur harmonie est menacée lorsque Théo (Samuel Kircher), 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage avec eux…
Léa Drucker, comment expliquez-vous le lien entre Théo et Anne ?
Ce sont deux personnages prisonniers. Lui dans l’idée qu’il faut qu’il explose et que sa jeunesse existe. Et elle qui s’ennuie dans son carcan bourgeois qu’elle veut faire voler en éclats. Il y avait quelque chose de tragique, dangereux et vertigineux dans cette histoire. J’adhère à cette idée qu’on n’arrive pas toujours à définir ce qu’est l’amour, la part dedestruction qu’il peut contenir.
À aucun moment on ne peut penser qu’Anne abuse de Théo…
On pourrait dire que c’est une prédatrice, mais à mon sens, le fi lm ne raconte pas du tout un cas d’abus. C’est infi niment plus complexe : il y a du sentiment, des deux côtés. La morale n’est pas très opérante dans ce genre d’histoire «d’amour». Cette histoire pourrait faire exploser la vie professionnelle d’Anne, détruire sa vie de famille ainsi que les relations entre le père et le fils. J’avais aussi envie de faire ce film pour bousculer les idées reçues, le plus intelligemment possible, ou en tout cas, le plus sensiblement possible…
Cet article est paru dans le Télépro du 31/07/2025.