Alors qu’il sillonne les lignes ferroviaires de pays lointains pour son émission « Des trains pas comme les autres », l’animateur français consacre un reportage… à la Belgique !
Parlez-nous des coulisses de ce reportage. Vous avez notamment reconstitué un combat d’échasseurs ?
Nous voulions parler des Échasseurs namurois. Les joutes sont impressionnantes, elles demandent beaucoup d’adresse, de précision et de prise de risque. Nous les avons contactés et comme ils n’avaient pas de démonstration publique à cette période, ils ont organisé un entraînement à Namur. C’est là que nous les avons filmés. Ils ont insisté pour que j’essaie une paire d’échasses, ils étaient à quatre pour me tenir en équilibre !
Dans un train, vous découvrez que les contrôleurs doivent effectuer leurs annonces en français et/ou en néerlandais, selon la région traversée…
Je n’en reviens toujours pas ! Vos accompagnateurs de train doivent parler français quand le train est en Wallonie, en flamand quand il est en Flandre, et dans les deux langues quand il traverse Bruxelles ! Et gare aux erreurs parfois dénoncées par les usagers, qui peuvent se plaindre auprès de la Commission de surveillance linguistique ! C’est ahurissant.
À Bruxelles, vous découvrez le Manneken-Pis. Pas trop déçu ?
Il est classé parmi les attractions touristiques les plus décevantes d’Europe et même du monde, mais tout ce qui existe autour de cette petite statue est très sympathique. Son habilleur personnel, qui lui change sa tenue devant le public, est un personnage intéressant et attachant. Dans cette séquence, on voit comment on lui fait « évacuer » de la bière. C’est ce que nous aimons chez les Belges : vous ne vous prenez pas trop au sérieux. Le Manneken-Pis, c’est sacré, mais vous en rigolez. Tout l’esprit belge est là. L’humour n’est jamais loin, en toutes circonstances.
Ensuite vous conduisez une locomotive pour la première fois !
J’ai découvert un club de passionnés du rail qui construisent des trains réduits à l’échelle du huitième, mais qui fonctionnent comme de vrais trains. Les wagons, sur lesquels on peut s’asseoir, sont tirés par une locomotive à vapeur. J’ai enfin conduit une locomotive ! Ce sont des miniatures, on a l’air un peu ridicule, mais cela m’a fait plaisir. C’est typiquement belge : on n’a jamais honte de s’amuser.
À Anvers, vous vous introduisez dans le monde fermé des diamantaires…
J’étais vraiment content de pouvoir assister, au sein de la Bourse du Diamant, à cette discussion entre une vendeuse et un acheteur. C’est un monde à part, avec ses codes, qui brasse beaucoup d’argent. Mais ils l‘expliquent très simplement, avec plaisir et passion, sérieux et bonhomie.
Vous découvrez aussi la Côte belge et son tram…
Le tramway de la Côte belge est le plus long au monde et très rapide. J’y rencontre Freddy Tougaux qui explique la spécificité de l’humour belge : susciter le doute chez l’autre. Le Belge joue à l’imbécile, il déroute son interlocuteur. Vous avez l’irrévérence dans votre ADN.
Comme à Botrange ?
Tout à fait ! Comme le plus haut sommet de votre pays est à 694 mètres, vous avez ajouté quelques marches d’escalier qui ne mènent nulle part pour atteindre les 700 mètres ! J’ai adoré ! On se demande : « C’est une blague, ou pas ? ». Il y a toujours un petit moment de flottement. Mais il a fallu voter un budget pour cet escalier et une commission a dû y réfléchir sérieusement ! Vous prenez l’humour au sérieux !
Cet article est paru dans le Télépro du 24/07/2025.