
Pierre Stine : « Nous tissons des liens forts »

À l’occasion des 20 ans de « Rendez-vous en terre inconnue », France 2 diffuse mardi un voyage exceptionnel !
Pour sa der des ders, l’animateur Frédéric Lopez a accompagné le chanteur Kendji Girac dans les plaines désertiques du nord-ouest du Kenya, à la rencontre du peuple Turkana. Mais sans le Belge Pierre Stine, rien ne serait possible.
Formé à l’IAD (Louvain-la-Neuve), Pierre Stine a entamé sa carrière de réalisateur de documentaires à la RTBF. C’est à Paris, dans la maison de production Gédéon, qu’il la poursuit avec des films d’aventures scientifiques. Il est repéré par la société Bonne Pioche, qui lui propose de travailler pour « Rendez-vous en terre inconnue ». « J’étais sceptique, j’avais l’impression qu’on me proposait de faire de la téléréalité », explique-t-il. « Mais comme le programme n’existait pas, Frédéric Lopez et moi avons pu en faire ce que nous voulions. » Depuis, un épisode est produit en six mois et la postproduction est réalisée à Bruxelles.
Est-ce que vous partez effectuer le repérage ?
Le rédacteur en chef (Franck Desplanques, ndlr) se charge du premier. Moi, je pars une semaine avant tout le monde pour préparer le tournage. Avec l’équipe éditoriale, nous écrivons l’histoire que l’on va raconter. C’est une trame qui a été concoctée par le rédacteur en chef et les personnages locaux, qui participent à cette écriture. On leur demande ce qu’ils ont envie de montrer de leur vie quotidienne et on planifie tout. L’objectif est que ce soit logique pour eux et surtout très réaliste. Ce sont eux qui proposent le déroulé et les activités sur place. Quand j’arrive, sur base de cette trame, je vérifie ce qui sera possible pour la télé.
La caméra les impressionne-t-elle ?
C’est pour ça que nous arrivons à l’avance : pour les habituer. Nous essayons de trouver des lieux qui sont « vierges » d’une présence médiatique pour que le tournage soit authentique. La plupart du temps, c’est la première fois qu’ils voient une caméra. Ils n’ont aucun a priori, parce qu’ils ne sont pas conscients de leur image et restent très naturels. Je leur laisse la caméra pour qu’ils comprennent ce qu’on va faire, je la leur mets sur l’épaule et ils font semblant de se filmer pour que cela devienne un jeu.
Les retours sont-ils difficiles ?
C’est très compliqué. Il me faut un sas de décompression avant d’enchaîner avec autre chose. Ce que nous vivons est très fort et excessivement fatigant parce que ce sont des journées de 18 heures de travail. Émotionnellement, nous vivons les mêmes choses que l’invité. Nous tissons des liens forts avec les habitants, et c’est très difficile de revenir à notre vie du jour au lendemain. Il me faut trois à quatre semaines avant de démarrer la post-production.
Cet article est paru dans le Télépro du 24/4/2025
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