Samuel Le Bihan : «Ce sont les belles valeurs qui m’intéressent» 

Samuel Le Bihan : «Dans mon métier, nous sommes condamnés au succès ! Les saisons défilent si les précédentes ont bien marché…» © François Lefebvre - France Télévisions
Nadine Lejaer
Nadine Lejaer Rédactrice en chef

Samuel Le Bihan revient dans un épisode inédit d’«Alex Hugo», samedi sur La Une. Rencontre avec un acteur passionné.

Samuel Le Bihan, vous êtes dans les montagnes depuis 2014, les chiffres d’audience sont excellents, le public vous plébiscite. De votre côté, vous n’êtes pas lassé des montagnes ?

Non. Le succès, c’est quelque chose de rare, de fragile, d’inexplicable. Celui d’«Alex Hugo» s’est construit au fur et à mesure des épisodes. Il nous impose d’être à la hauteur du public, de ne pas le décevoir. C’est une responsabilité. Voilà dix ans que ça dure. Trois nouveaux épisodes sont prévus en 2025 et j’en réalise un.

Samuel Le Bihan, réalisateur ?

C’est une histoire que j’ai proposée et qui a plu à France Télévisions, bien que je n’aie pas écrit le scénario. J’y intègre des valeurs humaines assez fortes qui me plaisent, des choses qui m’intriguent. Ce sera encore une occasion de parler d’amitié, de destin, de liberté, du besoin de justice qui nous anime tous. Et qu’on arrive à fouiller à travers les thèmes d’«Alex Hugo». J’ai déjà réalisé des courts métrages et un documentaire sur la Mongolie qui a été diffusé dans «Envoyé spécial».

Vous êtes assez proche de la nature. Est-ce que votre emploi du temps vous permet d’en profiter un peu ?

C’est une vraie question (rire). Maintenant, beaucoup plus avec les tournages d’«Alex Hugo». Avant, je voyageais énormément. Aujourd’hui, moins, je me suis un peu embourgeoisé. Je suis attiré par d’autres choses. Et je m’occupe beaucoup de ma fille.

Comment avez-vous évolué dans cette série ?

J’essaye d’être créatif. Je m’implique davantage dans la production, je propose des histoires et j’en suis le développement. Disons que je suis «cocréatif» (rire). En équipe, j’ai ma valeur ajoutée. Il me semble avoir souvent de bonnes idées de base. Malheureusement, je ne suis pas assez calé pour écrire un scénario.

Vos rôles sont assez «physiques». «Alex Hugo», bien sûr, mais vous avez aussi joué dans «Seul». Il faut suivre !

Je m’entraîne pour être en forme. J’aime les défis. Dans «Tu ne tueras point» (2022), mon personnage d’avocat qui défend une mère infanticide fait une plaidoirie d’un quart d’heure. C’était aussi un challenge.

Vous donnez l’impression d’être assez timide, réservé… Comme votre personnage d’Alex Hugo.


Dans «Seul», j’incarnais le skipper Yves Parlier. C’est une espèce d’«Alex Hugo» des mers. Il parle peu, est très engagé physiquement et n’a pas peur de la solitude. Mes personnages ont un peu tous le même type de tempérament. Mais je ne fais pas que ça (rire). La série «Carpe diem», est plutôt humoristique..

«Carpe diem» est réalisée par Pierre Isoard, comme «Seul» et des épisodes d’«Alex Hugo». Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Grâce à «Alex Hugo». Ensemble, on a fait un film sur l’autisme – «T’en fais pas, j’suis là» -, en 2020. Après «Seul», on a eu envie de quelque chose de plus léger, de plus drôle : «Carpe diem», l’histoire d’un ancien taulard accusé injustement du meurtre de sa femme, qui fait des études de droit en prison et en sort avocat. J’avais envie de m’amuser, de distraire, avec tout de même du fond. Ce mec, on lui a volé sa vie, mais il considère que s’il reste dans le ressentiment, il va perdre tout ce qu’il a gagné. J’aime son état d’esprit.

Le point commun de vos personnages ?

Le courage, en fait. C’est cette qualité que j’admire chez eux. Ils acceptent ce qu’ils ne peuvent pas maîtriser, n’attendent rien de personne et se débrouillent avec ce qu’ils ont. C’est très philosophique (rire). Ils assument la fragilité de l’existence. J’aime la façon dont ils l’abordent… Avec une certaine sagesse.

Cet article est paru dans le Télépro du 8 mai 2025.

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