Le Conseil supérieur de l‘audiovisuel (CSA) appelle mardi le gouvernement à adapter la législation pour encadrer les nouveaux intermédiaires technologiques, qui permettent de regarder des contenus audiovisuels sans décodeur et ne sont actuellement soumis à aucune régulation.
Les analyses confirment une évolution profonde des usages, développe le CSA. Les consommateurs se tournent de plus en plus vers les télévisions connectées, consoles de jeux et appareils multimédias pour accéder directement à l‘offre audiovisuelle. Avec ces équipements, les utilisateurs ont notamment accès aux services de streaming et aux plateformes telles que Pickx TV, Auvio, etc. sans devoir passer par les distributeurs traditionnels.
Alors que ces équipements gagnent en popularité, le CSA relève dans la dernière étude de l‘Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) une baisse légère mais constante du nombre d‘abonnements auprès des distributeurs depuis quelques années, avec un total de 1.218.728 abonnements pour la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2024, contre 1.343.188 en 2021.
Cette transformation révèle une asymétrie croissante entre les distributeurs régulés, tenus de mettre en valeur certains services audiovisuels d‘intérêt général, et ces nouveaux intermédiaires technologiques, qui échappent aujourd‘hui au cadre réglementaire alors même qu‘ils influencent massivement l‘accès aux contenus, souligne le CSA.
Selon le régulateur, ce déséquilibre menace le pluralisme médiatique, la diversité culturelle et la protection des publics. Il appelle par conséquent à adopter des dispositions pour encadrer ces acteurs spécifiques, suivant l‘exemple d‘initiatives déjà prises, notamment en Flandre.