Jean-Luc Fonck fête ses 50 ans de carrière dans un documentaire à suivre mardi à 20h55 sur La Une.
La blague a démarré en 1975 lorsque des potes décident de créer un groupe pour la fête de leur école. À l’époque, Jean-Luc Fonck ne sait ni chanter ni lire une partition… Aujourd’hui, l’Arlonais a écrit plus de mille chansons et donné plus de 2.500 concerts, en Belgique comme à l’étranger. Cela vaut bien quelques « carabistouilles » distillées dans un portrait raconté par Jérôme de Warzée…
Jean-Luc Fonck, il y a cinquante ans, rêviez-vous de cette carrière ?
J’avais 18 ans, jamais je ne me suis dit qu’à 68 ans, je remplirais des salles de concert. C’était abstrait. Tout est parti d’une farce et jamais je n’imaginais y consacrer ma vie. Bizarrement, je l’ai fait… Il y a quelque chose de mystérieux là derrière. Pourtant je n’ai pas l’impression d’avoir accompli grand-chose.
Comment expliquez-vous le succès de cet « humour absurde », parfois abscons, mais qu’on aime bien ?
Je ne sais pas… Je crois que c’est son côté naturel et sans arrière-pensée. Un enfant qui réalise un dessin ne se dit pas qu’il va devenir dessinateur. Il dessine. En ce qui concerne les paroles de mes chansons, c’est presque de l’écriture automatique : les choses viennent assez simplement. Mais je dois être dans un état d’esprit serein, et le plus difficile est de garder son âme d’enfant malgré son vécu. Pour la musique, je suis un « chipoteur » : quand j’entends un morceau, j’arrive à demander à mes doigts de le reproduire. La technique actuelle aide aussi, mais l’intelligence artificielle n’arrivera jamais à créer du Sttellla !
Est-ce que vous devez tout à « Torremolinos » ?
Ce succès était d‘autant plus inattendu que de toutes mes chansons, c’est la seule sans jeu de mots. Pour moi, c’était un titre comme les autres, juste écrit pour amuser la galerie. Et ça a fonctionné !
Vous avez eu du succès en France…
Dans les années 1990, je travaillais avec mes amis des Garçons bouchers, on a tourné dans toute la France. C’était l’époque du rock alternatif. Nous avons rempli des salles à Paris pendant un mois. Une époque formidable ! Évidemment, les Français ont d’abord été un peu surpris, puis ils m‘ont accepté.
Quel souvenir vous a-t-il le plus marqué ?
Il y a eu le premier concert à Montréal, lors d’un festival. C’est là que j’ai rencontré François Hadji-Lazaro et les Garçons bouchers. Et une arrivée improbable, en chameau, aux Francofolies de Spa de 1996…
Êtes-vous chanteur ou poète ?
Je me considère comme un chansonnier. Une personne qui fait un peu de tout : la chanson, la télé, la radio… On disait ça de Fernandel ou de Bourvil. Je les adore tous les deux. On ne va pas comparer, mais c’est le même esprit.
À écouter
En streaming : Sttellla,« La Compilation royale des 50 ans »

Cet article est paru dans le Télépro du 18/12/2025