À 67 ans, l’ex-speakerine du boulevard Reyers plonge dans ses racines pour « Stoemp, pèkèt… et des rawettes », à voir vendredi sur La Une à 20 h 15.
En 1979, un peu par hasard, Sylvie Rigot passe l’examen de speakerine à la RTBF. Lauréate, elle met alors de côté sa passion pour le théâtre jusqu’en 1993 et… la suppression des présentatrices télé. Pour devenir chroniqueuse dans « Cartes sur table », puis présenter le magazine « La Roue du temps ». C’est dans l’ombre qu’elle poursuivra sa carrière dans le service public, jusqu’en 2021, à la continuité des programmes.
Qu’est-ce qui vous a convaincue de venir dans « Stoemp… » ?
Je suis contente que l’on se souvienne de moi. J’éprouve toujours du plaisir à apparaître dans une émission. Je considère cela comme du « service après-vente » (rire)… La RTBF m’a apporté beaucoup, c’est là que j’ai « grandi ». Pour les personnes de 45 à 80 ans, mon nom évoque encore quelque chose. Et par ailleurs, je ne me pose pas de question… Si l‘on m’invite, que je suis libre et que ça me plaît, j’y vais !
L’antenne vous manque-t-elle ?
Elle ne me manque plus… Dans le courant des années 1990, j’ai eu un peu du mal à me reconvertir. C’était un changement de vie. Pourtant, avant même de savoir que les speakerines allaient disparaître, j’avais demandé à faire autre chose. Début 1993, je me suis demandé si je voulais continuer à présenter des programmes jusqu’à 60 ans… J’ai été en contact avec le producteur d’« Au nom de la loi », qui voulait lancer une émission de médiation, « Cartes sur table », que j’ai beaucoup aimée.
Est-ce qu’on vous reconnaît toujours ?
Oui, mais à ma voix. À la caisse d’un grand magasin, dès que je parle, l’hôtesse lève la tête et me dit : « Je me doutais que c’était vous ! » 80 % du temps, c’est ainsi qu’on se rappelle de moi. Ça me surprend toujours, mais ça me fait encore plaisir. Je suis très contente de ne pas avoir fait le même travail à l’époque des réseaux sociaux.
Vous donnez l’impression d’avoir été heureuse dans votre métier…
Oui. J’ai aimé ce que j’ai fait. J’ai eu la chance de ne pas avoir de directeur tyrannique. Au contraire, je suis tombée sur des gens chouettes, souvent exigeants, mais bienveillants. Je me suis créé beaucoup d’amitiés à la RTBF. Parmi la jeune génération, j’aime beaucoup Fanny Jandrain, Sara De Paduwa et Jean-Louis Lahaye que j’ai vu débuter et qui, grâce à son obstination, poursuit une belle carrière.
Quel regard portez-vous sur la télé en 2025 ?
Je ne suis pas optimiste à propos des médias en général. Il n’y a plus grand-chose qui rassemble les gens. La télévision devrait fédérer, me semble-t-il, alors que tout est éclaté. Aujourd’hui, c’est très difficile de concevoir une télévision linéaire dans laquelle tout le monde se retrouve. Nous sommes devenus des consommateurs de contenus, chacun estimant que ce qui ne l’intéresse pas ne devrait pas exister. C’était différent à mon époque. Aujourd’hui, il n’y a plus de consensus, c’est malheureusement un reflet de la société.
Êtes-vous plutôt « stoemp » ou « pèkèt » ?
Stoemp, incontestablement ! Je cuisine du stoemp une fois par semaine. Et je ne bois pas d’alcool, donc je ne suis pas « pèkèt ». (Rires) J’ai longtemps vécu à Tournai, où j’ai passé mon adolescence, et Tourinnes-la-Grosse, donc je me sens un peu wallonne, mais je vis à Bruxelles, et j’y suis bien !