Tour de France 2025 : l’épouvantail Pogacar, les Belges à l’affût

Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar © Getty Images

Du 5 au 27 juillet, le Tour de France semble promis à une nouvelle démonstration de force de Tadej Pogacar. Mais les Belges pourraient nous offrir quelques émotions fortes.

Les amateurs belges de cyclisme n’auront pas beaucoup de route à faire pour vivre sur place le grand départ du Tour de France 2025. C’est depuis Lille que s’élancera cette édition de la Grande Boucle 100 % française (aucune incursion à l’étranger), une rareté dans l’histoire récente. Dès les premiers jours, le parcours s’annonce nerveux, mais surtout, il offre plusieurs opportunités à nos coureurs belges.

Sprinteurs belges

La première étape devrait se conclure par un sprint royal à Lille. Et dans cet exercice, la Belgique présente deux des meilleurs spécialistes actuels : Jasper Philipsen, déjà neuf victoires d’étape sur le Tour, et surtout Tim Merlier, qui a déjà levé les bras à dix reprises cette saison. Nos compatriotes devront toutefois se méfier de Jonathan Milan, Dylan Groenewegen ou Biniam Girmay, toujours redoutables.

Puncheurs à l’ouest

Le lendemain, la route vers Boulogne-sur-Mer se durcira légèrement. Deux côtes dans les dix derniers kilomètres et une arrivée en faux-plat montant pourraient écarter les purs sprinteurs. C’est le terrain de jeu idéal pour Thibau Nys, puncheur explosif, capable de s’illustrer sur ce genre de profil. La 3e étape semble promise aux sprinteurs, tandis que la 4e, avec une arrivée à Rouen, pourrait sourire à un coureur du profil de Nys.

Remco contre la montre

Mais c’est lors de la 5e étape, autour de Caen, que le classement général pourrait connaître un premier bouleversement : un contre-la-montre individuel de 33 km y est prévu. Un terrain taillé sur mesure pour Remco Evenepoel. Après un hiver perturbé par une chute, le Belge a connu des hauts et des bas, mais ses succès récents dans les chronos du Tour de Romandie et du Tour de Suisse confirment qu’il demeure l’un des meilleurs rouleurs du monde. De quoi enfiler le maillot jaune en Normandie ?

Premiers reliefs

S’ensuivra une séquence de transition avec deux étapes favorables aux baroudeurs et deux autres aux sprinteurs. La tension remontera d’un cran avec la 10e étape, entre Ennezat et le Puy de Sancy, premier rendez-vous sérieux pour les grimpeurs, à la veille du premier jour de repos à Toulouse. La reprise s’opérera en douceur avec une boucle locale, avant le début d’un triptyque décisif dans les Pyrénées.

À l’assaut des Pyrénées

Dès la 12e étape, les favoris n’auront plus le droit à l’erreur. Le peloton affrontera d’abord le col du Soulor avant une arrivée à Hautacam (13,5 km à 7,8 %). Le lendemain, un chrono en côte vers Peyragudes (10,9 km) pourrait faire des dégâts parmi les prétendants au général. Enfin, un enchaînement mythique : Tourmalet, Aspin, Peyresourde, et une arrivée à Luchon-Superbagnères.

La bande à Pogo

C’est durant ces trois jours de grand spectacle que les cartes devraient être abattues. Tadej Pogacar, champion du Monde et impérial lors des grands rendez-vous cette saison (succès au Tour des Flandres, à Liège-Bastogne-Liège, au Strade Bianche ou au Dauphiné, entre autres), débarque en patron. Entouré d’une équipe de luxe (Adam Yates, João Almeida, Pavel Sivakov), il semble difficile à déboulonner. Seul Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour (2022 et 2023), pourrait contester sa suprématie. Le Danois, qui a peu couru jusqu’ici à la suite d’une chute sur Paris-Nice, a montré des signes encourageants au Dauphiné. Mais sans toutefois parvenir à inquiéter Pogacar. Quant à Evenepoel, 3e en 2024, il reste un cran en-dessous des deux ogres précités lorsque la route s’élève.

Mythique mont Ventoux

Après le second jour de repos, le peloton mettra le cap sur le mythique mont Ventoux, toujours un grand rendez-vous. Le Tour basculera ensuite dans les Alpes, pour deux étapes de haute montagne particulièrement redoutées. La 18e étape cumule 5.500 m de dénivelé avec l’enchaînement Glandon-Madeleine-col de la Loze (26,2 km à 6,5 %). La 19e, avec cinq cols à franchir, s’achèvera à La Plagne (19,1 km à 7,2 %). Deux dernières occasions de faire basculer le classement.

Atouts belges

Une étape pour baroudeurs et le traditionnel final sur les Champs-Élysées concluront cette édition. Mais les coureurs belges devraient avoir marqué la course bien avant cela. Outre Merlier, Philipsen, Nys et Evenepoel, Wout van Aert fera office d’équipier de luxe pour Vingegaard, tout en restant capable d’accrocher l’une ou l’autre étape s’il en a l’occasion. Enfin, on gardera un œil sur le trio de l’équipe Lotto : Arnaud De Lie, de retour après un début de saison difficile ; Lennert Van Eetvelt, qui vise un bon classement général ; et Jenno Berckmoes, bien en jambes ces dernières semaines et qui participera à son tout premier grand Tour.

Cet article est paru dans le Télépro du 3/7/2025

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