Un cheveu dans la soupe 

Il y a de l’eau dans le gaz entre le guide Michelin et les chefs étoilés depuis le début de la saison
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le partenariat entre «Top Chef» et le guide Michelin divise la gastronomie française.

Sur papier, tout semble logique dans le rapprochement entre le jeu culinaire «Top Chef» (M6) et le guide Michelin, qui fait la pluie et le beau temps dans les cuisines des restaurants. Durant les épreuves du programme diffusé le lundi à 20.25 sur RTL tvi, ses inspecteurs scrutent puis goûtent les plats proposés par les candidats. Au bout de la saison, l’un d’eux pourrait décrocher sa première étoile.

Mauvaise recette

C’est ce procédé qui dérange la profession. L’ancien juré gersois de «Top Chef», Michel Sarran, s’indigne : «Pour obtenir l’étoile, on était prétendument jugé sur la régularité, l’identité du chef, la qualité du produit, les techniques… Aujourd’hui, c’est devenu la « Star Ac’ » !». Quant au chef Vincent Favre-Félix (Annecy), il a «rendu» son étoile. «Avant, l’étoile était espérée pendant des années, elle se méritait. Elle avait une certaine valeur. Aujourd’hui, c’est la récompense à un jeu !», a-t-il expliqué, ajoutant «Je ne me reconnais plus dans les valeurs d’un guide qui me faisait rêver et que je respectais.» Plusieurs chefs sont ainsi montés au créneau…

À décharge

Juré de l’émission, Philippe Etchebest tente de la défendre. «Les inspecteurs vont goûter huit fois les plats des candidats, on peut rapporter ça aux deux, trois ou quatre visites dans l’année pour accorder une distinction… Par ailleurs, beaucoup d’anciens de «Top Chef» ont gagné leur étoile !» Cerise sur le gâteau, le partenariat entre la production et le guide n’est pas des plus simples. Pour éviter la publicité clandestine (le placement de produit étant interdit en France), le nom Michelin ne peut être prononcé durant l’émission…

Cet article est paru dans le Télépro du 1er mai 2025.

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