Urban Trad regarde désormais «Devant toi » !

Urban Trad regarde désormais «Devant toi » !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Arrivé second de l’Eurovision 2003, le groupe avait fait une pause pour se renouveler et se «reformer». Urban Trad revient avec le nouveau single «Devant toi ».

On pensait que la formation avait rangé ses instruments après le départ d’Yves Barbieux, le joueur de flûte et de cornemuse d’Urban Trad, et compositeur du titre de l’Eurovision 2003, «Sanomi». Le musicien a décidé d’arrêter pour un autre projet à destination des enfants , «Les Déménageurs». «Il avait envie de faire autre chose, et nous nous voulions continuer», expliquent Véronica Codesal, chanteuse du groupe, et Soetkin Collier, membre de la première heure. «On en a discuté, et comme l’envie était toujours là, on a poursuivi l’aventure sans lui.»

Nouveau venu

Et le public en redemandait. «On commençait à bien marcher en Espagne et surtout en France, particulièrement en Bretagne», ajoute la chanteuse. «Pendant un temps, on cherchait un autre flûtiste et un autre joueur de cornemuse, pour se faire un autre répertoire, et nous ne trouvions pas ce que nous voulons.» Le groupe fait la rencontre du guitariste Bert Verschueren. «C’est un super guitariste, et c’est la bonne personne pour donner un nouvel air à Urban Trad.» Il a d’ailleurs réarrangé beaucoup de morceaux dont «Sanomi»…

Le premier bébé de cette nouvelle union, c’est la sortie du single «Devant toi », composé également avec Mariana Toutziakaris (alias Mariana Tootsie, issue de la saison 4 de «The Voice», en France). «Avoir quelqu’un qui compose un nouveau morceau, c’est une aubaine. Jusque-là, on ne faisait que retravailler des morceaux existants .Nous avons six nouveaux morceaux. Ça nous donne envie de refaire une nouvel album», confie Veronica.

«Devant toi» reste très breton mais sort du champ celtique. «Je trouve qu’il reste très Urban Trad. La compositrice le voulait proche des musiques bretonnes qu’on a joué pendant un certain temps. Elle a réécouté nos disques pour justement ne pas s’éloigner. On reste dans notre registre», assure-t-elle.

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Un style qui marque un changement après le départ d’Yves Barbieux. «Si, certaines personnes demandent parfois où est Yves, et que c’est dommage de ne plus avoir de cornemuse, en règle générale, les retours sont bons», précise Véronica. «On reconnaît toujours Urban Trad grâce aux deux voix. Mais c’était un compositeur hors-norme et il nous manque beaucoup.»

L’imaginaire au pouvoir… des mots

Après une très belle deuxième place, en 2003, à Riga, l’Eurovision reste gravé dans le cœur du groupe. «C’était sympa, nous étions vraiment des outsiders. On espérait être dans les 10 premiers, mais on ne s’attendait pas à terminer 2e, et à seulement 2 points de la victoire ! Surtout avec un répertoire traditionnel et avec de la cornemuse.»

Même perdant, Urban Trad y a tout gagné : des portes se sont ouvertes… «On a fait pas mal de scènes internationales, et beaucoup de voyages ! En quelques semaines on s’est retrouvé à faire des scènes énormes. On a d’ailleurs toujours une fierté d’avoir fait l’Eurovision, même si des gens nous disent qu’on devrait faire tomber cette étiquette.». Mais la chanteuse rassure : «On ne va évidemment pas rester là dessus». Le langage imaginaire, marque de fabrique du groupe, sera, par contre, toujours dans le répertoire.

Un bon souvenir ? «Oui», lance sans hésitation Veronica. «En plus, on était à l’aise. On y est allé tranquillement, sûrs de notre morceau. « Sanomi » était authentique, il n’y avait pas de raisons d’être nerveux. Bon j’avoue que le soir même, on était finalement très nerveux… Surtout quand ça devenait très serré avec la Turquie. Franchement, c’est gravé dans ma mémoire.» Pour la petite histoire l’autre formation de Veronica Codesal avait été contactée pour une nouvelle participation, là, c’était dans un style plus galicien…

Avec «Devant toi», Urban Trad revient par la grande porte. Un album est prévu et d’autres titres suivront. De quoi satisfaire les fans du folk et de la vraie bonne musique !

Pierre Bertinchamps

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