Consultation du médecin par téléphone ou Internet : les avantages et inconvénients

La médecine générale à l'ère du coronavirus... © Getty

La télémédecine a le vent en poupe. Pour le meilleur ou pour le pire ? Ce jeudi à 17h10 sur Arte, le magazine «Xenius» fait un premier bilan de cette pratique en plein boom depuis l’apparition du coronavirus.

«Le grand gagnant de la pandémie est… la télémédecine.» En caractères gras, le gros titre de L’Echo ne laisse guère de place au doute.

En ce 31 mars, le quotidien économique a fait les comptes : l’Europe et son système sanitaire sont submergés par la crise du covid-19, les consultations médicales sont prises d’assaut, la santé des soignants est en danger. Les médecins généralistes, en première ligne, cherchent des solutions pour continuer à pratiquer. La consultation par Internet leur en offre une de choix. Patients et praticiens la saisissent.

D’un coup, la télémédecine s’impose comme une évidence dans cette situation d’urgence. Le grand public semble subitement la découvrir. Pourtant, elle est là depuis longtemps déjà… 

Télé quoi ?

«La télémédecine est la fourniture à distance de services de soins de santé par l’intermédiaire des technologies d’information et de communication dans des situations où le professionnel de la santé et le patient, ou deux professionnels de la santé, ne se trouvent pas physiquement au même endroit.» Voilà pour la définition version Commission européenne.

Celle-ci avait déjà largement communiqué en 2016 sur un projet en Poméranie, une région peu peuplée à cheval sur l’Allemagne et la Pologne. Vingt hôpitaux allemands et quinze polonais participaient depuis 2013 à cette initiative. Objectif : proposer un accès adéquat à des services et infrastructures de soins pour les habitants et praticiens, faire circuler les données pour éviter aux médecins et aux patients de devoir se déplacer.

Chez nous

Il y a un peu moins d’un an, la mutualité Partenamut faisait le point sur la situation en Belgique. Au menu : la télé-expertise, la télésurveillance médicale, la téléassistance médicale et surtout, la téléconsultation. Comprenez «la consultation d’un patient par son médecin effectuée à distance, par exemple en visioconférence sur smartphone ou ordinateur». Mais encore ?

Direction Vividoctor, une application Web et mobile qui permet d’avoir une consultation vidéo en direct avec un médecin, consultation qui inclut discussion, diagnostic, analyse et prescription si nécessaire. «Durant une téléconsultation avec les médecins en ligne de ViViDoctor, vous obtenez l’entière attention d’un médecin belge certifié sans avoir à quitter votre domicile», promet le site.

À première vue, très bien tout cela. Bon, c’est vrai que ça manque de contact humain, mais ce qu’on pouvait avancer comme un gros inconvénient avant la crise du coronavirus se révèle constituer un énorme avantage aujourd’hui.

Hors-la-loi

Le souci à l’heure actuelle en Belgique, comme le rappelle Partenamut, c’est que contrairement à d’autres pays européens (la France notamment depuis deux ans), la Belgique ne dispose pas encore d’un cadre légal qui reconnaît la télémédecine. En théorie, la présence physique du prestataire de soins auprès de son patient est donc toujours obligatoire. «Des textes légaux seraient prêts, mais en attente de validation et du retour d’expérience de projets pilotes», note la mutualité.

Depuis, le coronavirus est passé par là. Les plateformes Internet multiplient les initiatives. Myconsultation.be propose un système de consultations en ligne, téléphoniques ou par vidéo. La plateforme Doctena et Proximus annoncent la mise à disposition gratuite d’une solution de vidéo-consultation pour tous les médecins. La plateforme Advelox est elle aussi gratuite pendant la crise.

Le comité de l’assurance de l’Inami a donné son autorisation à de nouveaux numéros de nomenclature liés au coronavirus. Le coût (20 €) est intégralement pris en charge par la sécurité sociale. Quant aux spécialistes des Cliniques de l’Europe, il est désormais possible de les consulter par visioconférence.

La réalité et l’urgence ont donc pris le pas sur toutes les autres considérations, éthiques, mais aussi financières : la gratuité actuelle des services offerts répond à l’épineuse question du non remboursement des téléconsultations. Pour l’instant. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 30/4/2020

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