Histoire : il était une fois… nos organes !

L'appendice serait plus important qu'on ne le pense ! © France 5/Mona Lisa

Les nouvelles technologies d’imagerie scientifique nous permettent, aujourd’hui, d’explorer le corps humain pour retracer son histoire.

Il y a ceux qui nous sont vitaux, d’autres dont nous n’avons pas besoin, quelques-uns vieux de plusieurs millions d’années, certains plus récents, mais tous sont plus ou moins fascinants : il s’agit de nos organes.

Dans le film documentaire «L’Histoire secrète de notre corps», jeudi à 20h50 sur France 5, découvrons les recherches des scientifiques qui, aux quatre coins du monde, reconstituent la chronologie de nos organes et révèlent les incroyables mécanismes qui les ont façonnés.

Lente évolution

Nous sollicitons chaque jour nos organes sans même nous en rendre compte. Pourtant, encore aujourd’hui, il est difficile d’établir leur nombre exact. Les avis des spécialistes divergent, moins par lacune scientifique que pour une question sémantique. Si l’on se base sur la définition la plus commune, «un ensemble de tissus concourant à la réalisation d’une fonction physiologique» et d’après les manuels scolaires, nous aurions quelque quatre-vingts organes.

Ceci étant dit, leur intérêt réside plus dans leur histoire évolutive que dans l’exactitude numérique de leur présence. C’est en étudiant des fossiles que les scientifiques ont pu comprendre comment nos yeux, par exemple, avaient pu devenir les organes complexes qu’ils sont aujourd’hui. «On doit remonter entre 400 à 500 millions d’années en arrière pour que se forme un premier modèle d’œil», détaille le paléontologue Gavin Young dans le documentaire.

Des découvertes étonnantes nous en apprennent aussi plus sur nos oreilles, initialement constituées grâce aux os de la mâchoire. La biologiste Vera Weisbecker étudie le sujet depuis de nombreuses années. «L’oreille moyenne des mammifères résulte d’une incroyable transformation. L’articulation de la mâchoire chez nos ancêtres reptiles est devenue un organe de l’audition composé de petits os qui conduisent le son. Nous entendons littéralement avec ce qui permettait à nos ancêtres de mâcher.»

Petit nouveau

Ces dernières années, différents scientifiques ont annoncé avoir découvert de nouveaux organes. Il y a encore peu de temps, le mésentère, qui relie l’intestin aux parois abdominales, était considéré comme un ensemble de différentes structures séparées.

J. Calvin Coffey, un professeur de chirurgie irlandais, et son équipe ont étudié le mésentère durant plusieurs années afin de démontrer qu’il s’agissait d’un organe à part entière. Quel intérêt ? En déterminant l’anatomie et la structure de cet organe, les chercheurs peuvent désormais enquêter sur sa fonction et, par exemple, sur son rôle dans certaines maladies abdominales.

On s’en passe !

Si nous ne pouvons pas nous passer de cœur, de cerveau ou de foie, nous pourrions nous délester de quelques-uns de nos organes sans trop d’encombre. C’est le cas de la rate, du côlon, de l’estomac, de l’utérus, des testicules, des ovaires ou de la vésicule biliaire.

Mais, l’«inutile» le plus célèbre est sans doute l’appendice. Sorte de cul de sac, ce petit organe situé à la jonction du gros intestin et du grêle peut devenir problématique si trop d’éléments étrangers s’y accumulent. Autrefois considéré comme un vestige des herbivores sans fonction intéressante pour l’être humain, son ablation, l’appendicectomie, fut longtemps une intervention chirurgicale de routine.

«Aujourd’hui, le nombre d’appendicectomies a été très réduit», explique-t-on néanmoins sur le site de Futura Sciences. «Car l’on se rend compte que l’appendice pourrait constituer un « refuge » pour les « bons » microbes de l’intestin.»

Cet article est paru dans le Télépro du 14/1/2021

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