Insolite : ils habitent dans une église, une gare ou un château d’eau !

Extrait de «Grands reportages» sur TF1 © TF1/Sunsetpresse

Plus que d’être de simples bâtiments d’apparats et des témoins du passé, certains édifices historiques sont des demeures habitées par des particuliers. Ce samedi à 14h50 sur TF1, «Grand reportages» nous offre un petit tour des propriétaires pas comme les autres…

Château, phare, église, moulin ou gare… Ces lieux d’habitation pour le moins insolites ponctuent les offres des agences immobilières parmi les maisons classiques. Il n’est plus rare que de futurs acquéreurs désirent vivre dans un lieu hors du commun, voire un monument classé. À quoi s’engagent ces propriétaires particuliers ?

Monument : quésaco ?

En Belgique, certains bâtiments sont protégés par l’État. Si l’on pense d’emblée aux châteaux et autres grands édifices agrémentant nos paysages, des bâtisses privées sont aussi soumises à un droit de regard de l’État. «Notamment les habitations faisant partie d’une perspective protégée dans une ville ou un village.

Le statut de protection accordé à celles-ci n’empêche pas pour autant leur vente», précise le site officiel Belgium.be. Être un monument «classé» est donc une reconnaissance par la collectivité de la valeur patrimoniale d’un bien. En Wallonie, pas moins de 4.000 sont ainsi protégés.

Ma vie de château

En Belgique, il n’existe aucun cadastre répertoriant les châteaux répartis sur le territoire. On les estime cependant à 3.000. Un certain secret entoure aussi l’identité des châtelains. Bien sûr, une grande partie des domaines privés appartiennent à des familles nobles ou anoblies. Néanmoins, acheter un château est ouvert à quiconque veut se lancer dans l’aventure et… en a les moyens !

«En Europe, on achète et on vend les châteaux comme n’importe quel autre bien immobilier», explique-t-on à l’agence Engel & Völkers. «Vous seriez surpris de connaître le nombre de personnes qui achètent un château. Des gens de tous horizons. Que ce soient de riches acheteurs à la recherche d’une maison de vacances extra-luxe ou des personnes investissant dans le projet de restauration de leur rêve. Le château Barholm, près de Dumfries en Écosse, a par exemple été acheté par un couple de retraités, qui a passé plusieurs années à restaurer l’intérieur et l’extérieur.»

Pieds dans l’eau

Une vie de châtelain est un rêve que l’architecte belge Patrick Mets a réalisé. Mais, chez lui, pas de salles de bals, galeries de glaces ou lustres luxueux : il s’agit d’un château… d’eau ! Désireux d’entreprendre une telle rénovation depuis longtemps, Patrick et sa compagne ont arpenté le Plat pays durant un an et demi avant de trouver la perle à Steenokkerzeel (Brabant flamand). En 1997, Patrick le rachète pour à peine 35.000 € . Le château d’eau abritant une citerne de 250.000 litres n’était plus en service depuis 1990.

«La citerne était en mauvais état, mais sans problème d’humidité. Paradoxalement, le feu vert au permis de construire s’est accéléré dès que le bâtiment a été classé», raconte-t-il au Point. Le chantier pour rendre les lieux habitables – près de 500 m2 sur cinq niveaux et pas moins de 140 marches -, a coûté au total 1.5 million d’€ . Le résultat final est à voir sur la chaîne Youtube de Kirsten Dirksen, spécialisée dans les maisons insolites.

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Église à vendre

Et quid des nombreuses églises de plus en plus désertées ? La question de la gestion des lieux de cultes revient régulièrement. «En Wallonie, un quart du patrimoine classé est en réalité du patrimoine religieux», rappelait, début d’année, la ministre Valérie De Bue (MR). Elle plaidait alors pour «une gestion inventive de ces lieux patrimoniaux».

Mais pour modifier «l’utilité» d’un bâtiment comme une église, il faut la désacraliser. Cette décision se prend en concertation avec les organes religieux concernés par l’édifice et un évêque. Tous les symboles religieux sont ôtés, le bâtiment entre dans la vie civile et il peut être transformé en à peu près tout : magasin, bibliothèque, école, brasserie et même… boîte de nuit ! L’église Sainte-Marguerite, à Tournai, a ainsi été transformée en appartements de luxe.

Droits et obligations

Si habiter un lieu classé confère un «standing» enviable, l’habitant doit se plier à certaines contraintes. «Vous êtes obligé de bien l’entretenir et il vous est interdit de l’enlaidir, l’endommager ou le détruire», détaille Belgium.be «Cette protection ne signifie pas que vous ne puissiez plus rien transformer, modifier ou améliorer, mais vous devez veiller à ce que les parties historiques et importantes soient préservées.»

Notons pour conclure qu’un tel choix de vie est assorti d’avantages : «Les propriétaires de biens classés peuvent bénéficier de mesures de soutien spécifiques et d’avantages fiscaux». À bon entendeur…

Cet article est paru dans le Télépro du 14/10/2021

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