Iran : la colère et le sang

En janvier 1979, le départ du Shah laisse la voie libre à l'ayatollah Khomeiny © Getty Images

Ce mardi, en deuxième partie de soirée, Arte propose un retour sur l’histoire contemporaine d’Iran au travers de deux de ces derniers dirigeants, le Shah d’Iran, Mohamad Reza Pahlavi (de 1941 à 1979) et l’ayatollah Khomeiny (de 1979 à 1989).

Le 16 janvier 1979, la révolution éclate en Iran et renverse la monarchie du Shah. Après quarante ans de République islamique, bilan d’une population toujours à feu et à sang. Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre le régime, le Shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, quitte le pays le 16 janvier 1979. Le 1er février, Rouhollah Khomeiny, revenu d’exil, renverse le gouvernement. Si le changement sonne au début comme la promesse d’un avenir meilleur, ses répercussions laissent vite place aux désillusions les plus amères. Comment l’obscurantisme religieux a-t-il pris le pouvoir pour s’installer jusqu’à aujourd’hui ? C’est ce que le documentaire sur Arte met en lumière ce mardi en retraçant le bras de fer entre le Shah et l’ayatollah Khomeiny qui instaura le début d’une ère nouvelle en Iran.

Shah échaudé…

Le shah d’Iran n’avait pas prévu cette grogne populaire. Il en imaginait encore moins les conséquences, trop occupé à élaborer des desseins mégalomanes pour rendre à son ancienne Perse sa gloire d’antan. Contrairement à son père, un officier cosaque presque illettré, le shah Mohammad Reza Pahlavi reçoit une éducation digne d’un roi. Il n’a que 21 ans lorsqu’il monte sur le trône, le 16 septembre 1941. À cette époque, il est adulé par son peuple. Et a de grandes ambitions pour son pays : il entend faire de l’Iran une grande puissance économique. Pour cela, il dispose d’un atout majeur : le pétrole. L’Iran s’industrialise rapidement au profit d’une partie de la population : la bourgeoisie d’affaires. Le peuple gronde. Qu’à cela ne tienne, soutenu par une redoutable police politique (la Savak) et par les États-Unis, le monarque réprime toute opposition. Il est désormais dans le collimateur des religieux chiites, qui ne voient pas d’un bon œil ses pactes avec l’Occident. Il s’autoproclame « roi des rois » et se couronne lui-même empereur en 1967. À cette occasion, il dépose sur le front de sa troisième épouse, la reine Farah, une couronne sertie d’émeraudes grosses comme des œufs ! C’est le caillou qui fait déborder le vase. Dès 1978, les premières émeutes éclatent.

L’ayatollah danse de joie

Pendant ce temps, le futur messie se frotte les mains… Après quatorze années d’exil en Irak, Rouhollah Khomeiny s’installe en France, où il prépare sa vengeance depuis le village bucolique de Neauphle-le-Château. Il n’a pas digéré son exclusion, en 1963, alors qu’il s’opposait à la politique de modernisation de l’Iran menée par le Shah. Son vœu le plus cher : instaurer une République islamique sur le modèle de la charia…

La suite de cet article est à retrouver dans le magazine Télépro du 5 décembre

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