Kéa, un sacré coco !

Le chapardeur est doté d’une belle intelligence © Text+Bild Medienproduktion

Surnommé le «clown des montagnes», le kéa n’a pas toujours fait rire… Ce vendredi à 18h55, Arte nous emmène à sa rencontre avec le documentaire «Les Kéas de Nouvelle-Zélande. Des héros très discrets»

Derrière ses petits yeux acerbes et sa mine grise se cache un sacré farceur. Intelligent et très jovial, le kéa, ou nestor kéa, a plus d’un tour dans son jabot. Mais ce perroquet montagnard endémique de Nouvelle-Zélande possède aussi un passé moins glorieux. Le documentaire d’Arte part à la découverte de ce «héros discret», difficile à approcher depuis ses roches enneigées.

Mouton noir

Son nom d’origine maorie vient de son cri strident «keee-aa», qui résonne dans la brume froide des montagnes. Contrairement à la majorité des perroquets, le kéa est polygame. Il vit en groupes de trente à quarante oiseaux, selon une hiérarchie, chaque mâle étant entouré de son harem.

Au menu du jour : graines, feuillage, baies, insectes et nectar. Mais ce petit oiseau de moins de 1 kg refoule aussi des comportements meurtriers : il est l’unique perroquet carnivore connu au monde ! Quand il ne se nourrit pas de carcasses de lapins ou d’oiseaux, il traque les poussins des puffins (oiseaux marins) jusque dans leur terrier, utilisant son bec comme un crochet pour les mettre en pièces !

Mais ce qu’il aime par-dessus tout… ce sont les moutons ! C’est d’ailleurs pour cette raison que les kéas ont été chassés comme la peste au milieu des années 1860. Une prime était accordée par bec rapporté. Environ 150.000 oiseaux ont ainsi été tués jusqu’en 1986, date à laquelle la terreur des montagnes est devenue une espèce protégée.

Coco rigolo

D’un naturel très curieux, ce drôle de coco s’amuse à jouer des tours aux visiteurs qui croisent sa route. Dans les stations de ski de l’Île du Sud, il n’est pas rare de voir des kéas, à l’affût de caoutchouc à se mettre sous le bec, s’en prendre aux sacs à dos, chaussures et même véhicules des touristes.

Un randonneur écossais en a fait les frais ! Alors qu’il visitait le parc national de Fiordland, il affirme avoir vu un perroquet s’enfuir au loin avec son passeport. Une autre victime a déposé plainte auprès des autorités pour «vol de portefeuille par un kéa»…

On les accuse aussi d’être machiavéliques. Lors des travaux aux abords du tunnel Homer du Fiordland, ces volatiles espiègles ont été aperçus, sur les caméras de surveillance, en train de déplacer les cônes de signalisation pendant la nuit ! Après avoir visionné les images, les ouvriers en ont conclu que les oiseaux positionnaient les cônes sur la voie de circulation dans le but de ralentir les voitures pour ainsi mendier de la nourriture aux touristes. À ce jour, aucun expert n’a exclu cette hypothèse…

Cet article est paru dans le Télépro du 8/7/2021

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