La baie de Naples, bombe à retardement

Trois millions d’habitants peuplent la baie de Naples, qui vit sous la menace des volcans qui la bordent © France 5/Artline Film & MyMax

Ce jeudi à 21h avec le documentaire «Baie de Naples, la colère des volcans», France 5 nous emmène sur la côte sud-ouest de l’Italie, en un lieu qui abrite des volcans parmi les plus dangereux au monde.

L’Italie et la région du golfe de Naples en particulier, située à moins de trente kilomètres de Pompéi, sont exposées à un risque volcanique majeur. Aujourd’hui les experts sont unanimes, la question n’est pas de savoir si une éruption va se produire, mais plutôt quand ?

Terre inhospitalière

Qui aurait pu prédire, ce matin de l’an 79, que le Vésuve allait laisser éclater sa colère ? Et pourtant, en quelques heures les localités de Pompéi et d’Herculanum sont ensevelies et au moins 3.000 personnes y laissent la vie. Depuis ce terrible jour, le Vésuve ne s’est jamais tout à fait tu. Son dernier caprice avait causé une trentaine de morts en 1944, faisant de lui le seul volcan d’Europe continentale à être entré en éruption durant les cent dernières années.

Champs Phlégréens

Mais ce monstre de feu n’est pas le seul à inquiéter les Napolitains. À proximité, le Stromboli, volcan européen le plus régulièrement actif, et l’Etna, dont les activités ont fait parler en mai et juin de l’année dernière, sont surveillés de près. En plus de ces «stars sismiques», une autre menace plane sur Naples : la région volcanique, moins connue du grand public, appelée les champs Phlégréens.

«Le Vésuve et les champs Phlégréens sont particulièrement dangereux pour deux raisons. D’une part, ils pourraient provoquer des éruptions explosives extrêmement dévastatrices. Ces éruptions génèrent des nuées ardentes, chargées de cendres, de gaz toxiques à très haute température et de fragments de roche, auxquelles il est impossible d’échapper», explique Francesca Bianco, directrice de l’Observatoire du Vésuve, dans le magazine The Good Life. «D’autre part, ils sont situés dans des zones à haute densité d’habitation.»

Tic, tac, tic, tac, boum ?

Pour veiller sur les trois millions d’habitants qui peuplent la baie de Naples, l’Observatoire du Vésuve s’active constamment et tente d’évaluer au mieux le degré de dangerosité des volcans. Pour ce faire, plusieurs paramètres sont mesurés, entre autres, l’intensité des tremblements de terre en sous-sol et la composition chimique des volcans. Ces résultats permettent d’attribuer un niveau d’alerte à chacun d’eux. Vert, «niveau de base», jaune «attention», orange «pré-alerte» et rouge «alerte» et évacuation. Depuis 2012, les champs Phlégréens sont passés du vert au jaune. Cependant, il est, à l’heure actuelle, impossible d’anticiper avec précision une éruption. «Ce sont des volcans actifs. Un jour ou l’autre, il y aura une éruption. Mais il est absolument impossible de la prévoir», poursuit Francesca Bianco. «Et encore plus de l’empêcher…»

Plan d’évacuation

Si le scénario catastrophe doit se produire, un plan d’évacuation a déjà été pensé. «La Protection civile a prévu des jumelages avec les autres régions d’Italie pour accueillir les populations évacuées, car leur déplacement risque de durer plusieurs mois», affirme Titti Postiglione, directrice du bureau des urgences, dans The Good Life. «Le risque volcanique est le premier risque en Italie, et une éruption aurait un impact énorme, supérieur à celui des tremblements de terre même les plus violents que nous avons connus.»

Le saviez-vous ?

  • Environ 500 millions de personnes dans le monde vivent près d’un volcan en activité.
  • On recense une cinquantaine d’éruptions par an. –
  • Les îles éoliennes, situées au nord de la Sicile, forment un archipel volcanique et abritent l’un des plus grands systèmes volcaniques sous-marins d’Europe.

Cet article est paru dans le Télépro du 9/3/2023

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