La Femme qui murmurait à l’oreille des éléphants

Pour Lek Chailert, un éléphant, ça compte énormément ! © Arte

En 1900, la Thaïlande recensait environ trois cent mille éléphants sauvages et cent mille captifs. En 2022, il en resterait moins de… sept mille ! Et près de la moitié sont asservis.

Le business touristique afférent représente une gigantesque manne financière, mais ne s’embarrasse d’aucune régulation. Alors que le pachyderme sauvage est protégé par la loi, une fois domestiqué, il n’est plus considéré que comme du simple bétail. Et pour dresser l’animal, une seule méthode – cruelle -, la soumission. Toute volonté est annihilée en usant de la contrainte ou de la torture. Les éléphants servent jusqu’à la mort ou sont revendus sous un nouveau nom s’ils deviennent violents. Quelque 85 % d’entre eux, selon les estimations, souffrent de traumatismes psychiques.

L’activiste Lek Chailert a été l’une des premières à s’élever contre ces méthodes. Son sanctuaire, fondé en 1995, recueille des pachydermes maltraités. Il lui a longtemps valu la haine des acteurs du secteur touristique, du harcèlement et des menaces, jusqu’à des tentatives de meurtre. Mais l’effondrement du marché après la crise du covid-19 a fait bouger les lignes. Au chômage forcé, les propriétaires ne peuvent plus nourrir leurs animaux, ni payer les cornacs qui les mènent. Lek Chailert y a vu un moyen d’agir : elle s’est rapprochée des cornacs, qu’elle a décidé d’aider financièrement, tout en commençant à faire évoluer leur manière d’interagir avec les éléphants. Certains des propriétaires ont même fi ni par se laisser convaincre d’adopter ses règles…

Cet article est paru dans le Télépro du 4/08/2022.

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