«Le Mans 66» : duel pied au plancher

Pas besoin d’être fan de sport mécanique pour être emporté par ce suspense décoiffant piloté par Matt Damon et Christian Bale ! © Twentieth Century Fox Film Corporation

Tiré d’une histoire vraie, le film de James Mangold entraîne Matt Damon et Christian Bale sur le circuit sarthois qui a vu Ford détrôner Ferrari en 1966.

Au printemps 1963, après des mois de négociation, Enzo Ferrari (65 ans) refuse toujours de céder son entreprise à Henry Ford II (49 ans). Après cette volte-face, Il Commandatore vend même une participation majoritaire à Fiat. Il s’est servi des tractations avec le constructeur américain pour faire monter les enchères auprès de la famille Agnelli.

Le patron de Ford passe non seulement pour un imbécile, mais n’a toujours pas de voiture de sport à proposer pour relancer sa marque. C’est décidé : il va démontrer son savoir-faire, produire son bolide, le futur légendaire GT40, et attaquer Ferrari sur son terrain de jeu favori : les 24 heures du Mans !

L’étalon noir humilié

Après avoir essuyé des défaites en 1964 et 65, Ford embauche Caroll Shelby, l’un des seuls pilotes américains à avoir remporté cette compétition d’endurance, reconverti en concepteur automobile. Avec la complicité de son ami Ken Miles, pilote d’essai doué et génie de la mécanique, il réinvente la voiture quasi de toutes pièces, améliorant sa stabilité et sa maniabilité.

Avec la révolutionnaire GT40 MK, Ford va humilier Ferrari au Mans en 1966 ! L’année suivante, aussi. Le cheval cabré a mis un demi-siècle à s’en remettre. Il a annoncé son retour en Hypercar sur ce même circuit pour 2023.

Au service du spectacle

Histoire de pimenter un peu plus le spectaculaire duel de constructeurs, les scénaristes de «Le Mans 66» ont pris des libertés par rapport à la réalité. Certaines scènes ne se sont jamais produites. Shelby le Texan et Miles l’imprévisible Britannique (campés par Matt Damon et Christian Bale) avaient certes le sang chaud mais n’en sont jamais venus aux mains. En vrai, Enzo Ferrari était absent du circuit lors de la défaite de son écurie. Sa présence dans le film accentue la rivalité italo-américaine.

Règlement implacable

Pour l’arrivée, le management de Ford avait choisi de regrouper ses trois bolides et de leur faire franchir la ligne ensemble pour ancrer dans les esprits l’écrasante victoire sur Ferrari. Un fait respecté à l’écran, mais pas vraiment son résultat : le duo Bruce Mc Laren-Chris Amon a en fait raflé le titre à Ken Miles et Dennis Hulme !

Le règlement stipulait qu’en cas d’égalité, la voiture partie du plus loin sur la grille serait victorieuse car elle aurait parcouru une plus grande distance.

«J’aurais voulu que mon père gagne et il aurait pu le faire. Mais quand trop de gens sont impliqués dans une décision, les choses ne se passent pas bien», a commenté Peter Miles, consulté pour le film. Son père n’aura pas pu retenter sa chance au Mans : Ken Miles s’est tué au volant de sa Ford d’essais le 17 août 1966 sur le circuit de Riverside, en Californie…

Cet article est paru dans le Télépro du 16/6/2021

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici