Le vin belge en plein boom : plêzîrs di vin dès vignôbes walons !

Armelle et Eric Boschman nous font découvrir les crus de chez nous, ce samedi dans «Les Ambassadeurs» (La Une) © RTBF

La Belgique, pays de la bière ? Pas que ! Ces dernières années, un autre breuvage – mousseux, blanc, rouge ou rosé – garnit nos tables : le vin de nos terroirs !

Arpenter les vignobles wallons, de la Meuse à la Sambre, un verre à la main : telles est l’invitation des «Ambassadeurs» samedi (La Une, 13.40). L’occasion de porter un toast en l’honneur de ce secteur en pleine ébullition.

Vin moyenâgeux

Selon les premières mentions, la viticulture en Belgique ne trouve ses racines qu’au IXe siècle, sous l’impulsion de moines. Si le vin sert dans un premier temps pour les besoins du culte, les religieux ne tardent pas à le vendre pour en tirer des bénéfices. Bientôt, les riches bourgeois cultivent aussi le raisin et des vignobles s’établissent dans tout le pays.

Mais la concurrence de la bière, l’expansion des villes, la «petite ère glaciaire», l’amélioration des moyens de communication permettant l’importation de vins étrangers, ainsi que les conflits successifs ont raison de la viticulture. Au XIXe siècle, les vignes ont pratiquement disparu.

Renaissance

Vers 1965, à Huy, l’architecte Charles Legot apprend qu’il est en train de construire sa maison sur «Bois Marie», une parcelle viticole cultivée au XVIe siècle. Il décide alors de la faire revivre.

L’activité renaît réellement de ses cendres au passage à l’an 2000 grâce à la création du Vignoble des Agaises (Ruffus) à Haulchin et du Domaine du Chenoy à Émines qui inspire une nouvelle génération de passionnés.

Et aujourd’hui ?

Les chiffres du SPF-Économie sont formels. La viticulture belge est en plein boom. De 350 hectares en 2017, nous sommes passés à 600 l’an dernier. Le nombre de viticulteurs est aussi en pleine expansion, avec une hausse de 25 % entre 2019 et 2020, passant de 154 à 198.

S’ils sont presque deux fois plus nombreux en Flandre, la Wallonie est pourtant une plus grande productrice. En 2020, sur un total de 1.853.034 litres, 1.003.059 étaient wallons.

Hausse du climat

Outre la superficie croissante de vignes avec des cépages plus adaptés à nos terres, les investissements colossaux et la passion qui anime les viticulteurs, un élément joue en leur faveur : le réchauffement climatique.

«On a pris un peu moins d’1 °C sur les vingt dernières années, en moyenne, ce qui correspond à une remontée des cultures de 200 km vers le nord. Or, à 200 km au sud de la Wallonie, à vol d’oiseau, vous êtes en pleine Champagne, dans les meilleurs terroirs», explique le sommelier Éric Boschman sur La Première.

Météo à la belge

Cette année, la météo a pourtant plongé les viticulteurs dans le désarroi… Entre les gelées tardives du printemps et les pluies torrentielles de l’été, accompagnées du redouté mildiou – l’une des principales maladies de la vigne qui dessèche les feuilles et les fruits -, les vendanges 2021 s’annoncent comme les pires depuis longtemps.

Mais que l’on se rassure, la qualité ne sera pas altérée. Comme le prédit au Soir Bertrand Hautier, cogérant du Domaine du Chapitre à Nivelles : «Le seul impact qu’auront les conditions météorologiques, c’est sur la maturité du vin. Nous aurons cette année un raisin moins mature».

Ce vin n’a pas à rougir

Le 16 septembre dernier sortait en librairie la première édition du «Guide des vins belges». Un jury professionnel a sélectionné 162 vins élaborés par 61 producteurs belges. Trois ont récolté la note maximale de cinq étoiles, parmi lesquels – cocorico ! – deux wallons : le Ruffus Chardonnay Brut Sauvage et la Cuvée Réserve Brut du Chant d’Éole (à Quévy), dont le Blanc de Blancs avait été désigné meilleur mousseux du monde en 2019.

À lire : «Le Guide des vins belges», Baudouin Havaux et Dirk Rodriguez, 200 pages, 19,90 € , éd. Vinopres (Vino.be) & Hakuna-Matata

Cet article est paru dans le Télépro du 14/10/2021

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