Les mystères du Kremlin

Le Kremlin de Moscou, c'est une collection extraordinaire de bâtiments uniques de différentes époques © France 2

Lieu historique, siège du pouvoir : la forteresse russe protège ses secrets. Ce mardi à 21h05, France 2 diffuse le documentaire inédit «Si les murs du Kremlin pouvaient parler», pour tenter d’en savoir plus.

C’est la partie la plus ancienne de la ville de Moscou, la citadelle la plus célèbre de Russie. Les tsars y résidaient autrefois, les grands leaders de la révolution d’Octobre y ont ensuite emménagé, le président Poutine en est le locataire actuel. Symbole historique, politique, religieux, splendeur architecturale : le Kremlin intrigue, émerveille et envoûte. Derrière ses remparts épais, la forteresse met ses trésors à l’abri. Ses secrets aussi.

Vous avez dit «kremlin» ?

Avant de prendre une majuscule, et d’évoquer à lui seul le gouvernement de tout le pays, le kremlin était un nom commun, un terme désignant l’enceinte murée, la partie fortifiée située au centre des anciennes villes russes. Le kremlin de Moscou, on en parle pour la première fois au XIVe siècle.

À l’époque, comme le rappelle l’Unesco, c’est une fortification triangulaire construite par le prince Dolgorouki sur la rive gauche de la Moskova. À un simple talus de terre surmonté d’une palissade vont s’ajouter d’autres ouvrages de protections et très vite, le lieu prend une autre dimension : «Résidence officielle du pouvoir suprême, ce kremlin devient le centre de la vie séculaire et spirituelle de l’État».

Attaquée, la citadelle résiste. Démolie, on la reconstruit. Aux XVe et XVIe siècles, elle se dote de murs de pierre et surtout de bâtiments ainsi que de monuments exceptionnels.

Made in Italy

Pour construire les principales églises (que l’on retrouve aujourd’hui sur la place des Cathédrales), les maîtres des lieux font principalement appel à des artistes italiens. La cathédrale de l’Assomption est l’œuvre d’Aristotile Fioravanti, Alosius le Jeune construit la cathédrale à cinq dômes de l’Archange Saint-Michel.

Le Kremlin, c’est aussi le palais à Facettes et sa façade aux pierres taillées comme des diamants, le palais des armures, celui du Sénat (aujourd’hui résidence du président) ou encore le grand palais du Kremlin et ses 25.000 m². Quelques merveilles parmi beaucoup d’autres sur lesquelles veillent vingt tours et le clocher d’Ivan-le-Grand, du haut de ses 82 mètres.

Des tsars à «l’internationale»

Comme le mentionne le magazine Futura Planète, le Kremlin (classé, avec la place Rouge, au patrimoine mondial de l’Unesco), devient la résidence officielle des plus hauts dirigeants du pays. Tsars et princes sont couronnés et se marient à la cathédrale de l’Assomption. Ils y sont inhumés aussi. La cathédrale abrite aujourd’hui encore les sépultures de cinquante-six d’entre eux.

Lors de la révolution, le Kremlin change de locataires, mais reste le lieu depuis lequel s’exerce le pouvoir, moyennant certains aménagements. Le mausolée de Lénine est érigé à quelques mètres, sur la place Rouge. Quant au carillon de la tour du Sauveur, plutôt que de jouer l’hymne «Dieu protège le tsar», il se met au goût du jour en proposant le chant révolutionnaire «l’Internationale».

Secrets bien gardés

Le Kremlin a aussi ses secrets. Russia Beyond, agence de presse officielle du gouvernement russe : «Des générations de chercheurs ont tout mis en œuvre pour savoir si la bibliothèque d’Ivan le Terrible se trouvait sous son sol, et pour déterminer si des passages souterrains menant du Kremlin vers d’autres parties de la ville existaient». Cachettes pour stocker des objets de valeur, chemins d’accès à l’eau, cachots… certains des secrets ont pu être mis au jour.

On sait aussi qu’un système de transport souterrain à des fins militaires passe sous le Kremlin. Baptisé «Métro 2», il aurait notamment permis à Staline de gagner discrètement sa datcha (maison de campagne). L’agence officielle de conclure : «Toute information (au sujet du métro 2) est classée (confidentielle). Le Kremlin, plus grande forteresse active d’Europe continentale, n’est pas prêt de nous livrer tous ses secrets…». 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 23/7/2020

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