MMA  : tous sur le ring !

Le documentaire «MMA - Voyage chez les combattants de l'extrême" est à voir sur la RTBF © RTBF

Le MMA (arts martiaux mixtes), souvent considéré comme un sport de brutes, n’est pourtant pas que la rencontre entre deux colosses dans un octogone où tous les coups sont permis.

Jeudi à 22h40 sur La Une, «Doc Shot» pénètre l’univers musclé des combattants d’arts martiaux mixtes (MMA) russes. Au pays de Vladimir Poutine, ce sport extrême est une religion, et ses Champions, des dieux vivants.

Melting-pot

Le MMA regroupe les techniques de différents sports de combat : judo, jiu-jitsu, boxe, kickboxing, muay thaï, lutte et karaté. Évidemment, la spécialité des sportifs influence les phases de l’affrontement. Les boxeurs préfèrent le combat debout, les judokas n’hésitent pas à se lancer dans un corps à corps musclé alors que les lutteurs tentent d’emmener leur concurrent au sol.

Il y a 2.500 ans, les Jeux olympiques voyaient déjà s’affronter des athlètes lors de combats d’une extrême violence : le pancrace, qui interdisait uniquement de mordre ou d’arracher une partie du corps de son adversaire. Mais loin de la Grèce, c’est au Brésil que naît le MMA.

La famille Gracie

En 1901, Gastão Gracie, homme politique influent qui assiste les immigrants japonais, rencontre le judoka, catcheur et lutteur Mitsuyo Maéda. Les deux hommes partagent une passion : les sports de combat. Champion de judo, Maéda propose à son ami d’enseigner le judo et le jiu-jitsu à ses fils. Le plus jeune d’entre eux, Hélio, handicapé par son petit gabarit, adapte alors sa technique pour battre des adversaires plus grands, créant le Gracie Jiu-Jitsu.

Pour faire parler d’elle, la famille de bagarreurs lance le Challenge Gracie, invitant les pratiquants de toutes les disciplines à les affronter : «Si vous voulez un bras ou des côtes cassées, contactez Carlos Gracie». Rapidement, des combattants de karaté, boxe, capoeira… acceptent le défi. C’est la naissance du Vale Tudo : «Tout est permis».

UFC

Forts de leur succès, les Gracie s’exportent aux États-Unis, où le concept fait mouche ! Grâce à de bons contacts, l’Ultimate Fighting Championship voit le jour en 1993 : un tournoi au cours duquel s’affrontent des adversaires issus de divers arts martiaux. Si le succès est immédiat, la compétition a mauvaise réputation.

Les premières éditions, qui ne possèdent que peu de règles – pas de juge, ni de round, ni de catégories de poids – ont vu s’affronter un sumotori de 273 kg et un karatéka de 91 kg. Progressivement interdit dans tous les États, le MMA bat de l’aile. Mais en 2001, les frères Fertitta, gérants de casinos à Las Vegas, rachètent l’UFC avec l’ambition d’en faire un sport «propre».

Combat (pas si) libre

Le MMA se dotent de règles, comme l’interdiction de mordre, griffer, frapper à la gorge, la nuque, la colonne, aux reins et aux parties génitales ou de projeter son adversaire hors du ring. Pour sortir victorieux d’un combat en trois rounds de 5 minutes, il existe plusieurs issues, parmi lesquelles le KO technique (arrêt sur décision médicale) ou la soumission (abandon).

Conor McGregor

Dans cet univers, il y a des légendes, puis il y a «The Notorious». Conor McGregor, un Irlandais de 31 ans, est le visage du MMA. Ce barbu tatoué enchaîne les performances depuis 2007 : seules quatre défaites viennent entacher ses 22 victoires. En 2015, alors qu’il combat pour le titre de Champion de la division poids plumes, il inflige un KO à son adversaire en 13 secondes, victoire la plus rapide de l’histoire de l’UFC.

Adoré ou détesté pour sa personnalité explosive, il n’en finit pas de faire parler de lui, que ce soit pour son don d’un million d’euros en faveur du personnel soignant irlandais, ou pour son tweet adressé à son adversaire Justin Gaethje : «Tes dents, je vais en faire un collier».

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/5/2020

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