Objectif Mars : les secrets de la planète rouge

Une vue de notre plus proche voisine © Getty

Plus que jamais, la planète rouge semble proche de la Terre. Des scientifiques et des hommes d’affaires le promettent : nous pourrons bientôt marcher sur Mars.

Rouge comme le sang

La planète Mars doit son nom aux Romains de l’Antiquité, qui l’ont baptisée comme leur dieu de la Guerre. Car, dans le ciel étoilé, son apparence rougeâtre leur faisait penser à celle d’un champ de bataille couvert de sang.

Aujourd’hui, nous savons que cette couleur si particulière est due à la présence en abondance d’oxyde de fer (soit la rouille) sur le sol et les roches.

Illusions martiennes

Depuis que des robots prennent des images sur la planète rouge, l’un des passe-temps préférés des passionnés d’extraterrestres et autres adeptes des théories du complot est de repérer des formes familières sur ces clichés. Un phénomène qui s’appelle une paréidolie. Sur les photos prises par Curiosity, certains ont déjà repéré un lézard, un yéti, un poing fermé, un cercueil, ou encore une femme en robe.

Mais la plus célèbre illusion d’optique est sans aucun doute le «visage de Mars». En 1976, l’orbiteur Viking 1 prend, dans la région de Cydonia, une photo sur laquelle semble apparaître un visage humain. Il n’en faut pas plus pour que le cliché devienne culte. Finalement, à la fin du XXe siècle, la Nasa met fin aux élucubrations en publiant des photos haute résolution de la zone. Il s’agissait en réalité de monticules dont les ombres avaient joué un tour au cerveau humain.

Ce «visage martien» a néanmoins inspiré films («Mission to Mars», «Total Recall»), série («X-Files : aux frontières du réel») et jeux («Final Fantasy IV», «Kerbal Space Program»).

En transit

Depuis les années 1960, plusieurs dizaines de sondes automatiques, américaines pour la plupart, ont été envoyées vers notre plus proche voisine, en orbite ou au sol. Cet été, pas moins de trois missions d’exploration se sont envolées vers la planète rouge.

Les Émirats arabes unis ont envoyé la première sonde arabe interplanétaire de l’histoire, Al-Amal («Espoir»), étudier l’atmosphère de la planète. Ensuite, la Chine, qui a fait elle aussi son baptême martien avec Tianwen («Questions au ciel»), en expédiant une sonde et un petit robot téléguidé. Enfin, la plus ambitieuse, l’américaine Mars 2020, s’est élancée pour faire atterrir un véhicule conçu pour explorer sa surface, le rover Perseverance, signant le début d’un programme pharaonique encore jamais réalisé de prélèvement d’échantillons, en vue de leur retour sur Terre.

Comme les Schtroumpfs…

Les petits bonhommes bleus de Peyo ont-ils inspiré les ingénieurs de la Nasa ? On peut se poser la question au vu du programme sur lequel ces derniers travaillent actuellement. Alors que l’homme n’a pas encore posé le pied sur la planète rouge, la Nasa réfléchit déjà à construire (ou plutôt «faire pousser») des habitations sur Mars ou sur la Lune.

Leur idée ? Des maisons faites à partir de champignons ! Le processus de mycoarchitecture repose sur les mycéliums, soit les réseaux de filaments qui s’enfoncent sous terre. Cet habitat d’un genre nouveau serait composé de trois couches. La couche extérieure, faite de glace, protégerait l’habitation des radiations et l’alimenterait en eau. La deuxième couche serait composée de cyanobactéries (des bactéries photosynthétiques), destinées à produire de l’oxygène pour les astronautes. La troisième couche serait composée de briques de mycéliums. Ces dernières seraient cuites pour tuer les formes de vie et empêcher la contamination de l’environnement par d’éventuels microbes terrestres. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 17/9/2020

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