Pierres précieuses, mais pas ridicules !

Dans le milieu de la joaillerie, les pierres précieuses font partie de ces pièces d'exception qui suscitent un engouement sans pareil © Getty

Saphir, émeraude ou rubis… Ces «pierres» de couleur valent cher. Et d’autant plus quand leurs reflets présentent des tons inédits.

Il y a plus de quatre mille minéraux sur terre, mais on ne verra jamais la couleur de la plupart d’entre eux, leurs variations de nuances étant infinies. Or ce sont justement les assemblages de teintes les plus singulières qui font d’un «simple» caillou une pierre précieuse. Chacun est, presque à chaque fois, découvert par hasard. Et est donc un coup de chance, car la demande de couleurs particulières est en plein essor. «Le Doc du Bourlingueur», ce dimanche à 21h05 sur la Trois, s’intéresse à toutes ces p’tites choses qui brillent.

Bijoux spectaculaires

Étrangement, c’est le degré d’imperfections d’un minéral ou une pierre brute (non taillée) qui détermine sa rareté et la valeur qui y est associée. Les minéraux classés comme pierres précieuses le sont en fonction de leur composition chimique, de leur structure cristalline et de leurs caractéristiques optiques.

Actuellement, six pierres sont considérées comme spectaculaires. Parmi elles : le Letseng Diamond (estimation : 50 à 100 millions $), gemme pure incolore de 910 carats, soit la taille de deux balles de golf, découvert au Lesotho (Afrique). C’est la cinquième plus grande pierre précieuse jamais trouvée. Ce genre incolore, sans impuretés visibles, est vraiment très rare. À l’instar de la Bahia Emerald (valeur de 400 à 925 millions $), plus grande émeraude découverte en un seul morceau, dans l’est du Brésil.

Maudite

Mais cette gemme, classée au quatrième rang des tailles et pesant 1,7 million de carats, semble maudite. Stockée à la Nouvelle-Orléans, elle a été sauvée des eaux, après l’ouragan Katrina de 2005, a été mise en sûreté en Californie, puis volée en 2008. Retrouvée en 2015, elle est maintenant au cœur d’un procès : le Brésil en réclame la possession…

La troisième plus grosse pierre précieuse est le Chaiyo Ruby (448 millions $) et pèse 109.000 carats, soit le poids d’un enfant de 8 ans. Originaire d’Asie, ce rubis a disparu, début 2000. Mais reste l’une des découvertes contemporaines les plus inédites. Une autre émeraude, de 1.759 carats, la Guinness Emerald, a été découverte en Colombie et est exposée à la Banco Nazionale de Bogota. Dans sa forme brute, elle vaut 17 millions $, mais taillée, elle atteindrait les 500 millions $ ! Quant à la Blue Star Sapphire, trouvée au Sri Lanka en 2016, pesant 1,404 carats et valant près de 300 millions $, elle est surnommée «l’étoile d’Adam» car six branches apparaissent dès que la lumière s’y engouffre.

Interdites aux milliardaires

Ces jolis cailloux ont d’autres rivaux que même les personnes les plus nanties de la planète auraient du mal à acquérir. Le Diamant Rouge vaut ainsi 1.000.000 $ par carat ! Il est le plus gros diamant écarlate au monde. L’une de ses concurrentes est l’Alexandrite (12.000 $ par carat), extraite dans l’Oural (Russie). Elle doit sa beauté à sa couleur incroyablement changeante qui semble être émeraude dans la lumière et rouge rubis dans l’obscurité !

Enfin, outre la Poudretteite (3.000 $/ct), la Serendibite (18.000 $/ct) et Grandidierite (20.000 $/ct), la Benitoïte (4 000 $/ct) se distingue par une forte fluorescence et une brillance bleu vif, due à la présence d’impuretés de fer et de titane, ainsi qu’au «taux de dispersion» identique à celui d’un diamant : quand la lumière y entre, elle rebondit dans un affichage de couleurs arc-en-ciel. Selon les spécialistes de B&B Fine Gems : «Aucune pierre précieuse au monde n’a la même composition. Cette beauté visuelle est exceptionnelle !»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 9/4/2020

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