Quiz : jouons avec la langue française !

L'orthographe et la grammaire n'ont plus de secret pour vous ? Faites notre test ! © Getty Images

Avec sa complexité légendaire, la langue française dicte ses règles. Saurez-vous en déjouer les pièges ? À vos bics rouges, avant «La Grande dictée des jeux», ce mercredi à 21h05 sur France 5 !

1. Laquelle de ces locutions est fausse ?

a. À l’attention du directeur

b. Au temps pour moi, j’avais tort

c. Je vous serais gré de me rappeler

2. Quel est le point commun entre «voire même», «au jour d’aujourd’hui» et «incessamment sous peu» ?

a. L’oxymore

b. Le pléonasme

c. Le syllogisme

3. Quel est le genre des mots «après-midi, enzyme, météorite» ?

a. Féminin

b. Masculin

c. Les deux !

4. Résolvez ces accords du participe passé :

a. Je leur ai donné les leçons qu’ils m’avaient demandées

b. Je leur ai donnés les leçons qu’ils m’avaient demandée

c. Je leur ai donner les leçons qu’ils m’avaient demandé

5. Où est l’intrus ?

a. Ils se sont plu

b. Elles se sont parlé

c. Elle s’est pris au piège

6. Lequel de ces mots ne prend pas d’accent circonflexe ?

a. Symptôme

b. Câble

c. Syndrôme

7. Accordez ces adjectifs de couleur : «Devant ces eaux…, votre robe aux reflets… fait ressortir vos yeux…»

a. émeraudes-pourpres-bleus verts

b. émeraude-pourpres-bleu vert

c. émeraude-pourpre-bleus vert

8. Comment écrire «Je ne suis pas… réussir cet examen» ?

a. près de

b. prêt à

c prêt de

9. Qu’est-ce qui cloche dans cette phrase : «Milles mercis, 1,5 kilomètres à pied, ça use, je préfère payer le taxi à 1,99 euros.»

a. Le prix du taxi

b. Les fautes de pluriel

c. Il faut ajouter un «s» à «pied»

10. Une seule expression est correcte. Laquelle ?

a. Bayer aux corneilles

b. Faire bonne chair

c. Rabattre les oreilles

11. Quel pluriel de mot composé est faux ?

a. Choux-fleurs

b. Croques-monsieurs

c. Chefs-d’œuvre

12. Trouvez les mots manquants : «Après qu’il… acheté un dictionnaire pour… ses lacunes, il est devenu… par l’orthographe.»

a. s’est-pallier-obnubilé

b. se soit-pallier à-omnibulé

c. se soit-palier à-obnibulé

Réponses

1. c. «Je vous saurais gré» (du verbe «savoir» et non «être»). Il est facile de tomber dans le panneau puisque cette formule est synonyme «d’être redevable». «Avoir gré» (à quelqu’un de quelque chose) est pourtant une locution très ancienne dans laquelle le mot «gré» signifie «gratitude». Il est aussi tentant de confondre «à l’attention de» (à l’adresse de) et «à l’intention de» (en l’honneur de) ainsi que d’écrire erronément «autant pour moi», expression d’origine militaire née d’une erreur de mouvements de soldats qui manquaient… «le temps» !

2. b. Nous en usons parfois sans nous en rendre compte : monter en haut, descendre en bas, crier fort, préparer à l’avance, reporter ultérieurement, répéter la même chose, faux prétexte, sortir dehors, ou encore («encore» étant aussi, dans ce cas-ci, pléonastique) allumer la lumière. Songez que l’adverbe «hui» signifie «ce jour», «aujourd’hui» est donc déjà une redondance en soi.

3. c. S’ils n’ont pas de genre défini, d’autres sont même masculins au singulier et deviennent féminins au pluriel ! C’est le cas des noms communs «amour», «délice» et «orgue». La palme d’or revient à «gens» : lorsqu’un adjectif le précède, il est féminin («les petites gens»).

4. a. Le participe passé employé avec «avoir» s’accorde avec le complément d’objet direct (COD) si celui-ci est placé devant le verbe. Pour le trouver, on pose la question «Qui ?» ou «Quoi ?». Ex : Je leur ai donné quoi ? Les leçons («donné», placé derrière, ne s’accorde pas). En revanche, il y a accord dans la deuxième partie de la phrase : Ils m’avaient demandé quoi ? Les leçons. Ce COD étant placé devant le verbe impose l’accord en genre et en nombre («demandées»).

5. c. Les verbes pronominaux suivent des règles spécifiques pour l’accord de leur participe passé. Ici, il convient d’écrire «Elle s’est prise au piège», le pronom réfléchi «se» jouant le rôle de complément d’objet direct. En revanche, le participe passé d’un verbe pronominal restera toujours invariable lorsque son pronom réfléchi est un COI : «Ils se sont plu» (Ils ont plu à quelqu’un), «Elles se sont parlé» (Elles ont parlé à quelqu’un).

6. c.

7. b. Si cette règle vous en fait voir de toutes les couleurs, retenez que les adjectifs de couleur s’accordent en genre et en nombre sauf s’ils sont dérivés d’un nom (ex : orange, marron, cerise, crème, pastel, turquoise, bronze… sont invariables), et sauf s’ils sont composés (ex : chemisiers vert clair). Remarque : rose, mauve, violet et pourpre sont des exceptions. Bien que dérivés d’un nom, il prennent un «s» au pluriel. Attention, lorsque deux adjectif de couleur sont coordonnés, ils s’accordent ou non en fonction du sens. Ex : des drapeaux blanc et rouge (ils sont bicolores) vs des drapeaux blancs et rouges (certains drapeaux sont blancs, les autres rouges).

8. a. ou b., c. n’existe pas. «Être près de» induit la proximité («proche de») dans le temps ou dans l’espace et peut être remplacé par «être sur le point de» ; tandis qu’«être prêt à» («prête à» au féminin) est synonyme de «préparé pour, disposé à, s’apprêter à». Dans notre exemple, l’orthographe choisie modifiera le sens de la phrase. Êtes-vous, oui ou non, proche de la réussite ou prêt à réussir ?

9. b. «Mille mercis, 1,5 kilomètre à pied, ça use, je préfère payer le taxi à 1,99 euro.» Bien que la réponse a. soit plausible, tout ce qui est inférieur à 2, fût-ce 1,99, reste au singulier. «Mille» est invariable.

10. a. On dit bien «Bayer aux corneilles» (et non bâiller). De même que «Faire bonne chère» (et non chair) ainsi que «Rebattre les oreilles» (battre à nouveau), à ne pas confondre avec «rabattre le caquet».

11. b. Invariable. Bien que la rectification de l’orthographe en 1990 admette la forme «croquemonsieurs». Il en va de même pour «abat-jour», «essuie-glace», «gratte-ciel» ou «amuse-bouche» qui conservent leur trait d’union mais peuvent prendre un «s» au second terme (ex : «gratte-ciels»).

12. a. Ces erreurs sont fréquentes. Pourtant, à la différence de «avant que», «après quoi» est suivi d’un verbe à l’indicatif, et non au subjonctif. Gardez à l’esprit que «pallier» est un verbe transitif, à ne pas confondre avec son homonyme «palier» (d’escalier), avec un seul «l», qui, pour sa part, ne vous aidera pas à pallier la marche du bon usage à l’écrit.

Cet article est paru dans le Télépro du 11/4/2024

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