Rubens  : un palazzo sur l’Escaut

L'édifice est aujourd'hui ouvert au public à Anvers © France 5

Chaque dimanche à 22h40, la série documentaire «Une maison, un artiste» dévoile les demeures des grands créateurs. Dimanche, PPDA visite à Anvers celle du peintre flamand Pierre-Paul Rubens. Richement décorée, il y a produit la majorité de son œuvre.

À la fin de l’année 1608, Rubens (1577-1640) doit quitter Rome à la hâte pour revenir à Anvers. Sa mère vient de mourir. Sur place, le doute s’empare de lui : doit-il retourner en Italie, où il perfectionnait sa formation de peintre depuis huit ans, ou rester au pays ? L’attrait des souverains des Pays-Bas pour son art décide pour lui, Pierre-Paul est nommé peintre officiel de l’archiduc Albert d’Autriche et de son épouse l’infante Isabelle d’Espagne.

Rubens obtient cependant de pouvoir travailler pour d’autres personnes que la Famille royale et de s’établir à Anvers et non à la cour de Bruxelles. Il acquiert alors une maison en briques, dans le centre de la ville, pour la somme de 8.960 florins plus un tableau signé de sa main. De cette modeste demeure, le peintre se mue en architecte pour créer un vrai palais renaissance.

«Riche en décorations d’inspiration antique, elle fait beaucoup parler d’elle à Anvers», détaille le site rubenshuis.be. «Les apports de Rubens – le «Panthéon» semi-circulaire, l’atelier, le portique, le jardin et le pavillon – en font un palazzo sur l’Escaut.»

Palais, école, prison puis musée

Après la mort de Pierre-Paul, en 1640, sa seconde épouse, Helena Fourment, occupe les lieux durant quelques temps avant de la louer à un couple d’Anglais, les Cavendish, qui y ouvrent une école d’équitation.

En 1660, les héritiers de Rubens revendent le bien, puis «le bâtiment est confisqué par les Français en 1798 et devient une prison pour les religieux condamnés au bannissement», lit-on sur rubenshuis.be. La bâtisse est ensuite rachetée par un particulier après l’époque napoléonienne et devient finalement la propriété de la ville d’Anvers en 1937. Après une restauration destinée à rendre au mieux à l’endroit son aspect d’origine, le musée Maison Rubens devient accessible au public, en 1946.

«C’est la maison que vous visitez aujourd’hui. Deux éléments conçus par Rubens ont été préservés : le portique, formant l’imposante entrée sur le jardin, et le pavillon, qui attire le regard au fond du jardin.» Au sein de son grand atelier, Rubens employait de nombreux assistants et apprentis qui peignaient pour lui. Cela explique l’immense nombre de peintures lui étant attribuées. S’il validait toujours le résultat final, l’investissement fourni dans ses œuvres était variable.

Aujourd’hui, lorsque Rubens fait l’objet d’une vente aux enchères, le prix attribué aux peintures issues de son atelier varie en fonction du travail effectivement réalisé par le maître baroque. 

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