Stanislaw Dziwisz, une vie dans l’ombre de Jean-Paul II

Stanislaw Dziwisz et Jean-Paul II © Isopix

Stanislaw Dziwisz, secrétaire personnel du pape, l’affirme : «J’ai vécu avec un saint». Ce vendredi à 22h40, La Une dresse son portrait dans le documentaire «À droite sur la photo».

Le 2 avril 2005, le pape Jean-Paul II décède au Vatican à l’âge de 84 ans. Adulé par les uns, contesté par les autres, son pontificat long de vingt-six ans s’achève au terme d’une douloureuse et pénible fin de vie.

Dans l’entourage du souverain pontife, un homme traverse ce moment d’une manière aussi intense que discrète. Au cœur du documentaire que diffuse La Une vendredi soir, Stanislaw Dziwisz vit dans l’ombre du défunt depuis près d’un demi-siècle.

Élève puis secrétaire particulier de celui qui allait devenir Jean-Paul II, le futur archevêque de Cracovie est sans aucun doute l’une des personnes qui a le mieux connu le pape. «Nous avions seulement dix-neuf ans d’écart. Karol Wojtyla était comme un père pour moi. J’essayais de le servir au mieux», affirme-t-il dans un livre confession au titre évocateur : «J’ai vécu avec un saint».

De la Pologne au Vatican

En 1957, Stanislaw Dziwisz a 18 ans quand il entre au séminaire. Le jeune Polonais est très vite marqué par la personnalité d’un de ses professeurs : le père Karol Wojtyla. À l’époque, le garçon voit celui qui lui enseigne l’éthique comme un homme «particulièrement chaleureux, d’une grande culture et d’une profonde spiritualité».

Un an plus tard, Karol Wojtyla devient le plus jeune évêque de Pologne. En 1961, le chemin des deux hommes se croise à nouveau : le séminariste est ordonné prêtre par le désormais archevêque de Cracovie. Leurs routes se séparent puis se retrouvent une fois encore.

Dans son livre intitulé «Une vie avec Karol», Dziwisz se souvient de ce jour de 1966 où son ancien professeur le convoque dans son bureau de l’archevêché de Cracovie. «Tu viendras chez moi. Tu pourras continuer tes études et tu m’aideras», lui annonce Monseigneur Wojtila. « »Quand ? », l’interroge le père Dziwisz.» «Aujourd’hui», lui répond calmement l’archevêque. Stanislaw Dziwisz ne se doutait pas que cette aventure durerait trente-neuf ans et qu’elle le conduirait de Cracovie au Vatican !

L’attentat

De l’élection sur le trône de Pierre le 16 octobre 1978 au décès du Saint-Père en 2005, le secrétaire particulier du pape est aux côtés de Jean-Paul II dans tous les moments clés de son pontificat.

S’il devait retenir une date entre toutes, ce serait sans doute celle du 13 mai 1981. Ce jour-là, Mehmet Ali Aðca tire sur le pape en pleine place Saint-Pierre à Rome. Il le blesse principalement au ventre. Dans une interview accordée au magazine Le Point, Stanislaw Dziwisz se souvient : «J’ai tenu dans mes bras Jean-Paul II ruisselant de sang, quasi mourant. Et surtout je ne peux oublier le moment où le médecin particulier du pape m’a demandé de lui administrer l’extrême-onction. (…) Une lueur d’espoir est apparue ensuite… Je suis convaincu que Dieu a épargné Jean-Paul II.»

Aujourd’hui âgé de 81 ans, celui qui est devenu le cardinal Stanislaw Dziwisz est considéré comme le gardien de la mémoire de Jean-Paul II. «J’ai vécu avec un saint», n’hésite-t-il pas à répéter quand on lui parle de feu le souverain pontife, canonisé le 27 avril 2014.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 14/5/2020

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