Sur Mars avec Perseverance

Image extraite du documentaire diffusé ce samedi sur Arte © Arte/LGB Prod.

Le robot et son astromobile sondent la planète rouge depuis plus d’un an à la recherche de traces d’une autre vie. Ce samedi à 23h20, Arte diffuse le documentaire «Perseverance, une année sur Mars».

Dans la salle de contrôle de la Nasa, tout le monde est debout. Au sein de l’agence spatiale américaine, ça crie, ça applaudit. L’heure est à la joie et à la fierté. Au soulagement aussi. Ce lundi 18 février 2021 à 21.55, le robot Perseverance, alias Percy, vient de se poser sur Mars, dans le cratère Jezero. La qualité des premières images qu’il envoie depuis la planète rouge rappellent un peu celle d’un autre moment historique de la conquête spatiale, quand Neil Armstrong posa le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.

On y distingue qu’il fait jour et que l’horizon est dégagé. Au premier plan, une ombre se découpe : celle de l’astromobile. Au bout de dix années de préparation, de 2,5 milliards de dollars d’investissements et de sept mois de voyage, le rover de la Nasa lancé le 30 juillet 2020 est enfin arrivé à destination. Son travail peut commencer.

Recherche vie, désespérément

Aujourd’hui, la plupart des gens ont oublié son existence. Pourtant, Perseverance est toujours à pied d’œuvre. À plusieurs dizaines de millions de kilomètres de la Terre, il s’emploie chaque jour au service de l’humanité. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? L’homme est-il seul dans l’univers ? Trouver (une partie) des réponses à ces questions obsédantes, c’est la mission confiée à Perseverance. «Décrypter le livre géologique de la planète, comprendre d’où est venue la vie sur Mars et surtout comment elle a disparu, ce sont des choses que nous pourrons directement appliquer à notre problématique à nous», déclare l’astronaute français Thomas Pesquet sur France 24.

Molécules intrigantes

Dès son arrivée en 2021, le robot s’est mis à sonder les 50 km² du cratère où il a atterri à la recherche de traces de vie, passée ou présente. L’endroit n’a pas été choisi au hasard. Il s’agit d’un présumé ancien lac, vieux de 3,7 milliards d’années. Avec un bras articulé armé d’une caméra, d’un micro et d’une foreuse, Percy prélève et stocke dans des petits tubes en métal des échantillons de roches et d’atmosphère. Il cherche aussi des traces de vie microbienne. En juillet de cette année, l’astromobile, haute de 2,2 m, déplace ses 1.025 kg dans une autre région (vitesse record : 245,76 m en un jour).

Une fois encore, la Nasa l’a identifiée comme potentiellement intéressante. Plus de lac cette fois mais le delta présumé d’une ancienne rivière. Comme le relève le site Web de vulgarisation scientifique Futura, les roches sédimentaires qui s’y trouvent sont différentes de celles déjà récoltées. Après les premières analyses effectuées sur place, les chercheurs évoquent des «échantillons de roche les plus précieux jamais collectés», riches en molécules organiques «intrigantes»…

Le plus grand défi

L’homme pourrait-il survivre sur la planète rouge ? La Nasa compte aussi sur Percy pour y voir plus clair. Dans l’atmosphère saturée en dioxyde de carbone, le rover tente de produire de l’oxygène. «Il doit aussi identifier d’autres ressources, comme l’eau souterraine, aider à mieux cerner les conditions météorologiques ou la poussière, ou n’importe quel autre élément qui pourrait affecter les astronautes en mission sur place» explique le site Web Numerama.

Le retour sur Terre des échantillons constituera l’aspect le plus délicat d’une autre mission prévue pour 2026. Elle enverra sur Mars un autre rover chargé de collecter les tubes d’échantillons laissés sur le sol par Perseverance. Pour éviter toute contamination sur Terre par d’éventuels microbes que contiendraient ces tubes, ils seront précieusement enveloppés dans plusieurs capsules de protection. Placés dans un container sur orbite autour de la planète, ils seront récupérés par une autre sonde et ramenés sur terre, où ils devraient atterrir aux États-Unis, dans le désert de l’Utah. Dans le meilleur des cas, en 2031…

Cet article est paru dans le Télépro du 15/12/2022

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