Vatican : naissance d’une minuscule puissance

Vue aérienne de l'État pontifical © Arte

Le Vatican n’est qu’un tout petit territoire. Mais c’est un concentré d’art, d’histoire et de pouvoir… Ce samedi à 20h50, un documentaire d’Arte part à sa découverte.

C’est le plus petit État du monde : moins de 1/2 km 2 , dont une bonne moitié de jardins. Avec 453 habitants, c’est aussi l’État le moins peuplé de la planète. Et pourtant, il abrite le plus grand et plus important édifice religieux du catholicisme : la basilique Saint-Pierre, qui peut accueillir jusqu’à 60.000 fidèles.

Comment le Vatican, ce petit bout de terre enclavé dans Rome, est-il devenu le siège de la papauté ? C’est à découvrir samedi sur Arte, dans «Vatican, la cité qui voulait devenir éternelle».

Tombe de Pierre

Tout commence avec l’apôtre Pierre. Après la mort du Christ, Pierre quitte la Galilée pour partir prêcher. On le retrouve à Antioche, puis à Rome. Même si les historiens ne sont certains de rien, la tradition raconte qu’il serait mort à Rome, victime des persécutions de l’empereur Néron. À l’époque, le cimetière se trouvait hors de la ville : sur la colline vaticane. C’est donc là que Pierre fut enterré. Très vite, les premiers chrétiens vont se recueillir sur place. Un petit autel est construit.

L’histoire s’emballe en 306, lorsque l’empereur Constantin met fin aux persécutions des chrétiens. Il décide de faire bâtir un édifice religieux sur la tombe de Pierre. C’est l’antique basilique vaticane, un imposant monument qui va asseoir le pouvoir des papes. Au fil des siècles, la prédominance de Rome est quelquefois ébranlée par d’autres lieux. Comme Constantinople, qui se verrait bien calife à la place du calife.

Mais le pape Léon III a une idée de génie : en l’an 800, il propose à Charlemagne de le faire empereur en échange de sa protection. Rome s’impose ainsi comme capitale de la chrétienté. Le Vatican devient un véritable lieu de pouvoir. Il se dote d’enceintes et d’une série de bâtiments destinés au pape et à son administration.

Chantier gigantesque

En 1309, se sentant menacé, le pape Clément V décide de s’installer à Avignon. Ce devait être provisoire, ça durera neuf pontificats. Lorsque la papauté revient à Rome, la basilique millénaire est en piteux état… Jules II décide de lui donner un coup de jeune. Élu pape en 1503, l’homme est ambitieux et amateur d’art. Il rachète une à une les statues antiques que l’on trouve dans le sous-sol romain, jetant ainsi les bases des fabuleuses collections vaticanes.

Il fait aussi venir à lui les meilleurs artistes du moment. Notamment l’architecte Bramante, auquel il confie le projet d’une toute nouvelle basilique. Pour payer ce chantier gigantesque, le pape lance les indulgences, qui vont scandaliser le moine Luther et mener au schisme protestant.

Qu’à cela tienne, Jules II veut un édifice majestueux. Après la mort de Bramante, le chantier est repris par Michel-Ange qui dessine la coupole. À sa base, une inscription monumentale rappelle sa raison d’être : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église»… 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/12/2020

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