«Voyage sur les flots célestes» (France 4) : vers l’infini et au-delà

L'univers se prolonge à l'infini, au-delà des étoiles... © Isopix/Pete Saloutos/Image Source

Buzz l’Éclair est parmi nous. Il scrute les astres depuis la nuit des temps.

C’est une image impossible à oublier. Sur un fond noir, une lune toute ronde et blanche. Elle a une bouche, un nez, deux yeux. Pour être plus précis : un œil ouvert tandis que, dans l’autre, un obus astral vient tout juste de se planter. Tiré depuis la Terre par un canon géant, il a effectué «le voyage dans la Lune» pour y déposer des astronomes. De là, ils auront une vue imprenable sur la Voie lactée et les étoiles les plus éloignées… Tourné en 1902, le film de Georges Méliès traduit pour la première fois à l’écran la passion ancestrale de l’homme pour l’observation des astres. Un intérêt qui remonte presqu’à la nuit des temps, comme l’illustre le documentaire de ce mercredi soir sur France 4.

Au commencement était Stonehenge

Direction le site de Stonehenge, au sud du Royaume-Uni. Comme le rappelle «La terre est un jardin. com», les mégalithes de ce lieu mythique restent une énigme. Sanctuaire ? Monument funéraire ? Les théories sont multiples. Celle d’un observatoire astronomique est aussi évoquée. «Le jour du solstice d’été, si l’on regarde en direction du Soleil depuis la pierre centrale, celui-ci se lève exactement au-dessus de la pierre magique du Talon, Hell Stone, placée à l’entrée à 800 m de là. D’autres repères semblent coïncider avec les équinoxes et le cycle des éclipses lunaires.» Comment envisager cette théorie alors que les populations vivant en 2500 avant J.-C. ne disposaient d’aucune connaissance scientifique à ce niveau ? Le mystère reste entier. Sur la ligne du temps apparaissent ensuite les premières observations de comètes, de météorites, d’éclipses. Les Chinois semblent particulièrement intéressés par ce qui se passe au-dessus de leurs têtes. En 240, ils sont les premiers à observer la comète de Haley. Les Grecs ne sont pas en reste. Ptolémée, Pythagore, Héraclide, Aristarque… sont autant de scientifiques qui ont le nez dans les étoiles.

Toujours plus loin

Le temps passe. L’homme va dans l’espace, il marche sur la Lune. Quand le personnage de Buzz l’Éclair fait son apparition dans le film d’animation «Toy Story» en 1995, il y a longtemps que l’homme ne fait plus uniquement que rêver d’aller vers l’infini. Il peut même voir bien au-delà. À la question «Jusqu’où voit-on dans l’univers ?», le magazine Ça m’intéresse répond : «À l’œil nu, jusqu’à la galaxie d’Andromède.» Pas mal lorsqu’on sait qu’elle se situe à 2,5 millions d’années-lumière de la Terre, «c’est-à-dire que la lumière qui atteint nos yeux a été émise il y a deux millions et demi d’années». Et au-delà ? Il faut s’éloigner de la Terre, envoyer des télescopes dans l’espace. Cela permet à ceux-ci de travailler sans être entravés par la barrière de l’atmosphère terrestre. Celle-ci déforme la lumière de l’espace (raison pour laquelle notre œil voit les étoiles scintiller) et bloque certaines longueurs d’ondes de la lumière, en particulier les rayons ultraviolets. En résumé, comme l’explique sur son site l’entreprise Stelvision : «Mettre un télescope sur orbite permet ainsi de capter directement la lumière venue de l’espace, sans perturber les observations.»

Puis vint Hubble

Le plus célèbre de ces télescopes est sans aucun doute Hubble (du nom d’un des pionniers de l’astronomie moderne, Edwin Powell Hubble). Lancé le 24 avril 1990 à bord de la navette spatiale Discovery et déployé sur orbite, il a depuis lors envoyé vers la Terre plus de 1,4 million d’observations de planètes, d’étoiles, de galaxies, de nébuleuses. Dernière observation en date : la découverte d’une concentration de petits trous noirs. Grâce à son miroir primaire de 2,4 m de diamètre, le télescope spatial de la NASA et de l’ESA peut capter la lumière de galaxies éloignées de 13,4 milliards d’années lumières de la Terre. Encore un peu juste pour observer la naissance de l’Univers il y a 13,7 milliards d’années. Faute de carburant, Hubble sera mis à la retraite en 2025.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 25/02/2021

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