Dossier JO. Et Tia Hellebaut entre en scène !

Dossier JO. Et Tia Hellebaut entre en scène !

À la veille de l’entrée de notre championne en compétition à Londres, Pierre Robert revient sur l’édition 2008 des JO de Pékin qui l’avait vue décrocher l’or !


Éte 2008. Vingt ans après ma première expérience olympique, je retourne en Asie, direction Pékin. Les Chinois voulaient des Jeux grandioses, ils l’ont été.
Dès mon arrivée à l’aéroport, je me rends à l’évidence. L’opération charme, orchestrée par les autorités chinoises, dépasse l’entendement. Il m’est impossible de faire un pas sans qu’un volontaire se précipite vers moi. Et le sommet est atteint lorsque j’arrive à mon immeuble, situé dans le village de presse. Un volontaire m’interdit de porter mes bagages. Un autre, transformé en groom d’occasion m’ouvre la porte… Et cela va se reproduire pendant 23 jours. C’est tout simplement surréaliste.

Sans voix

Ce qui l’est moins et je le regrette, c’est l’idée que je me faisais de Pékin. J’avais imaginé des milliers de vélos traversant la place Tian’anmen, des Chinois réunis pour bavarder, des embouteillages monstres sur les sept rings encerclant Pékin. Rien de tout cela.
Tout est propre, aseptisé. Même le ciel, habituellement gris pour cause de pollution, est… bleu ! Les usines ont volontairement été arrêtées. Les autochtones n’en reviennent pas. Côté sport, le Nid d’Oiseau dédié à l’athlétisme et le Cube qui accueille la natation, me laissent sans voix. La suite est à la mesure de mon attente : les cérémonies d’ouverture, de clôture, les compétitions pendant la quinzaine… Pas la moindre fausse note.

Corées réunies

Je ne pourrais pas oublier Usain Bolt, l’homme qui sprinte plus vite que son ombre. Pas davantage Michael Phelps. Tellement fort, qu’on aurait cru qu’il était seul ou presque dans la piscine. Il en a émergé avec huit Médailles d’Or autour du cou. Les athlètes chinois seront eux aussi au rendez-vous, avec pas moins de 51 Médailles d’Or. Ils ont rempli leur mission. Le gouvernement est satisfait.
Mais au-delà de ces résultats, il y a deux images fortes que je garde de mes cinquièmes Jeux. Ce sont mes «Belges émotions» avec les larmes de joie de Kim Gevaert après le 4×100 mètres, et le cri de délivrance de Tia Hellebaut au franchissement de la barre en or fixée à 2,05 mètres. Rien que du bonheur !
Humainement, je garde aussi de «Beijing 2008», un moment qui témoigne de la solidarité, de la tolérance entre les peuples par sportifs interposés. Une poignée de main toute simple, mais ô combien symbolique, entre athlètes nord et sud-coréens, pour faire oublier l’espace d’un instant ce que j’avais vu vingt ans plus tôt à Séoul : des soldats qui se faisaient face à Panmunjom (ligne de démarcation entre les deux pays) sur le 38e parallèle.

Sacré Liza !

Enfin, je n’oublie pas non plus ma rencontre improbable avec Bixente Lizarazu dans le temple de la gymnastique. Retraité du sport de haut niveau, le sportif basque transformé en consultant se retrouve nez-à-nez avec moi. Électron libre de Canal+ France, il découvre les Jeux, fasciné comme un enfant. Il me confie : «Gagner la Coupe du Monde ou la Ligue des Champions, c’est formidable. Mais tout est vécu de l’intérieur. Ici, je ne suis plus acteur, mais tout simplement un spectateur privilégié.» Puis, quelques instants plus tard, il me demande, micro en main : «Que pensez-vous des chances de vos Diablotins ?» J’échange encore quelques mots avec celui qui a été l’un des piliers du Bayern Munich, puis je reprends place à mon poste de commentateur. Ce mec hors norme est finalement très abordable. Encore un souvenir parmi d’autres, même si, je l’espère, le meilleur reste à venir…
Pierre ROBERT

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