Eurovision 2015 : un groupe de trisomiques représentera la Finlande

Eurovision 2015 : un groupe de trisomiques représentera la Finlande
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Ils s’appellent les PKN, ce sont des stars en Scandinavie et ils vont tenter de convaincre les Européens au Concours Eurovision de la Chanson.

Chaque année, l’Eurovision nous gratifie de candidats sortant de l’ordinaire. Tantôt un transgenre, tantôt un travesti, tantôt l’Armée du Salut aux consonances bourbines.

Cette fois-ci, c’est un groupe un peu particulier qui sera sur la scène viennoise, en mai prochain : les PKN pour Pertti Kurikan Nimipäivät, une formation punk finlandaise.

Pas de pitié

Les quatre membres d’une quarantaine d’années sont sortis vainqueurs de la sélection nationale de leur pays, le samedi 28 février. Leur style est plutôt hard rock avec des thématiques assez surprenantes puisqu’ils dépeignent la vie misérable des handicapés mentaux dans les homes.

Le côté punk est une sorte d’exutoire. Mais contrairement à Conchita Wurst, les PKN ne veulent pas que le public vote pour eux parce qu’ils sont différents ou parce que les téléspectateurs sont désolés pour eux.

«Juste des gars normaux»

«Nous ne sommes pas si différents des autres, juste des gars normaux avec un handicap mental», clame le groupe.

Et d’ailleurs, qu’on ne s’y trompe pas, ils jouent eux-mêmes sur scène. À Vienne, pas de filet de secours, les artistes chantent en voix directe. Mais petite entourloupe : le titre dure moins de 2 minutes, et on est bien loin de la chanson à texte de la Française Lisa Angell.

Un pays habitué aux surprises

La Finlande envoie une fois de plus une participation très décalée. Souvenez-vous en 2006, contre toute attente (et surtout celle de Jean-Pierre Hautier, le commentateur de la RTBF), le groupe des monstres masqués, du registre du hard rock, Lordi, remportait le trophée avec «Hard Rock Hallelujah».

Depuis, la surenchère est de mise à l’Eurovision. D’ailleurs, la Suède, cette année, pourrait envoyer un Colombien aux origines amérindiennes, qui reprend les chants lapons, de sa famille adoptive…

Test de vérité pour la «tolérance européenne»

En cas de victoire des PKN, l’Europe fera une nouvelle fois preuve d’une grande tolérance où chacun à sa chance dans une société qui prône le vivre ensemble. Mais à l’image de Conchita Wurst et la controverse autour de son personnage, ne serait-ce pas juste une façade ? On connaît trop bien la chanson…

Pierre Bertinchamps

Découvrez ci-dessous le clip des PKN :

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