Eurovision : plus de suspense et bientôt moins de direct ?

L’UER annonce un grand changement dans l’énoncé des votes à l’Eurovision. De quoi relancer le suspense en fin de soirée.

À chaque fois que la caravane de l’Eurovision fait étape en Suède, elle en repart avec des nouveautés. Si en 2013, à Malmö, la télévision suédoise avait démontré à ses collègues européens que produire un Eurovision «low cost», c’était possible (avec un budget limité aux 13 millions d’euros apportés par l’UER), ce retour chez les Vikings verra un changement important dans les habitudes des fans et des téléspectateurs.

Le gagnant désigné trop tôt

Très honnêtement, la nouveauté ne va pas révolutionner les choses, mais juste apporter une petite évolution, histoire de faire durer le suspense jusque la fin. En effet, l’an dernier, à une demi-heure de la fin des votes, on savait déjà que le chanteur suédois Mans Zelmerlow remporterait la mise.

Pour remédier à ce problème, la façon d’énoncer les votes va changer, dès la prochaine édition, à Stockholm, en mai.

Moins de travail pour Walid !

Pour le téléspectateur et les jurés nationaux, pas de changement : ils voteront toujours de la même façon. Ce qui va changer, c’est la façon d’énoncer le résultat, lors de la finale du samedi.

Ainsi, Les porte-paroles ne disparaissent pas, mais ne donneront que le résultat de leur jury national. Et pour que ce ne soit pas trop long, on sucre la moitié de leur texte, puisqu’ils n’énonceront clairement que les «douze points».

Le reste apparaîtra à l’écran comme c’était le cas jusqu’ici ; de 1 à 7 points. La nouvelle formule ajoute les 8 et 10 points.

Déjà éprouvé en Suède

Et le télévoting ? Il ne disparaît pas non plus. Le public votera toujours juste après les chansons. La nouveauté, ce sont les résultats des téléspectateurs de chaque pays qui sont additionnés, et donnés en fin d’émission, par les présentateurs. La clé du vote 50/50 est respectée : 43 votes de jurys et l’addition des 43 télévotes nationaux.

Un système parfaitement calqué sur la sélection nationale suédoise, le «Melodifestivalen». Le procédé actuel remontait à l’édition de 1975, déjà… à Stockholm !

Les choristes menacés ?

Débordant d’idées, les Suédois pourraient à terme encore imposer la fin de la rangée de choristes qui fait la particularité de l’Eurovision, et autoriser la bande son pour les chœurs. C’est déjà le cas dans leur show.

Du côté des télévisions, pour des raisons d’économies de personnel et de frais techniques, on pourrait être tenté d’enregistrer les prestations des porte-paroles. On éviterait de la sorte les quelques couacs qui ont entaché la réalisation viennoise l’an dernier : le vote des jurys nationaux a en effet lieu la veille de la diffusion télé, sur base de la répétition générale. Le Concours Eurovision de la Chanson n’a pas fini d’évoluer.

Lors des deux demi-finales, le mardi et le jeudi, le système de vote et son énoncé n’est pas modifié. Le 61e Concours Eurovision se tiendra du 10 au 14 mai 2016 à Stockholm. Et la Belgique sera engagée dans la deuxième demi-finale, le jeudi 12 mai.

Pierre Bertinchamps