[Francofolies 2015 : J -30] Votre laissez-passer aux frontstages

[Francofolies 2015 : J -30] Votre laissez-passer aux frontstages
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Aujourd’hui, notre chroniqueur Hugues-Pierre Lesuisse vous emmène au plus près de la scène !

Bien sûr, vous me direz qu’il faut des cartons d’invitation pour accéder aux espaces VIP et aux réceptions privées… Bien sûr, les conférences de presse, comme leur nom l’indique, sont réservées aux journalistes.

Vous me direz aussi qu’il est très difficile d’accéder à la loge d’une des stars du Festival ainsi qu’aux espaces dans lesquels elles se trouvent, espace que l’on appelle les backstages.

De ces différents espaces, nous aurons l’occasion d’en reparler, ils sont hyper-sécurisés. Mais connaissez-vous les frontstages ?

Les raisons d’être d’une zone-tampon indispensable

Pour vous mettre l’eau à la bouche, commençons par visiter les espaces les plus inaccessibles des Francos. Pour les concerts accueillant un large public, l’avant-scène est protégée par un couloir de sécurité. Cet espace restreint sert généralement à bloquer les spectateurs avec des barrières.

Vouloir les arrêter à une certaine distance de la scène, n’est pas du sadisme. C’est, d’une part, pour éviter que les plus hardis ne grimpent sur la scène, et, d’autre part, vu la hauteur de certaines scènes, simplement pour leur permettre de mieux voir les spectacles.

Entre les fans du premier rang et les artistes, vous verrez essentiellement des gardiens chargés de maintenir un minimum d’ordre. Il est à noter que les barrières ne sont pas toujours indispensables, surtout s’il s’agit de concert où le public est assis.

Des secouristes prêts à toute éventualité

Lors des grands rassemblements, les organisateurs sont tenus de mobiliser des agents de sécurité ainsi que des secouristes, et même parfois des médecins. C’est le cas des concerts en plein air des Francofolies de Spa.

Aussi bien à proximité des fronstages des scènes du Parc Francofou, que de part et d’autre de la Scène Pierre Rapsat (le grand site de place de l’Hôtel de Ville), vous identifierez, grâce à leur uniforme, les secouristes prêts à intervenir aussi rapidement que possible.

Comme ils sont en service commandé, ils ne sont pas nécessairement là pour leur plaisir car ils sont toujours plus attentifs à ce qui se passe dans le public que sous les projecteurs.

Vous seriez étonné de voir parfois le nombre de personnes évacuées de la foule. Tantôt, à cause d’une hypoglycémie, tantôt, à cause d’une déshydratation lorsque les spectateurs n’anticipent pas suffisamment et se laissent surprendre par la soif.

Mais, c’est aussi parfois à cause (disons-le comme cela) de «l’émotion» d’un(e) fan. En cas de canicule, il est parfois nécessaire de donner un peu d’eau aux spectateurs. C’est une des missions de prévention qui incombent aux secouristes présents aux abords des fronstages.

D’ailleurs, ne serait-il pas dommage, à Spa, de laisser des personnes se déshydrater ?

Des photographes à l’affût

Dans cet espace-tampon, vous pouvez également apercevoir des photographes.

Aux Francofolies, nous en accréditons une centaine chaque année, en mission pour des quotidiens, des magazines, mais aussi pour des sites spécialisés dans la musique.

Seulement, tous les photographes et cameramen n’ont pas accès à toutes les avant-scènes. Sur certains sites, il n’y a même pas suffisamment de place pour tous.

Pour certains concerts, les maisons de disques imposent une sélection drastique pour ne conserver que certains photographes triés sur le volet en fonction du type de médias et/ou de son importance. Il s’agit souvent de la presse écrite ou et de certains sites fort fréquentés.

Durant le festival, il m’arrive très souvent de les y accompagner et de les y encadrer afin de faire respecter, au mieux, les consignes dictées par la Production des artistes. Cela fait souvent des mécontents et des déçus parmi les professionnels qui, parfois, sont venus de loin pour retourner bredouille…

Flashes interdits !

Notez que les artistes ne sont pas souvent ceux qui empêchent les photographes de faire leur métier. C’est souvent dû à la volonté de l’encadrement de l’artiste. En dehors du privilège de pouvoir faire des photos, c’’est aussi, souvent, un grand plaisir que de pouvoir assister d’aussi près, à des prestations live de grande qualité.

En fin observateur, vous avez certainement déjà constaté que les photographes ne restent jamais longtemps. Plus le groupe ou le chanteur est «coté», plus les consignes sont restrictives.

En règle générale, les photographes sont autorisés à rester durant les trois premières chansons du concert. C’est souvent le plus mauvais moment pour prendre des photos car l’artiste n’est pas encore «chaud», et donc, pas encore complètement dans son concert.

De plus, les lumières des débuts de concerts sont loin d’être les meilleures du show. Sachez qu’il est interdit d’utiliser le flash vers la scène. Les photographes travaillent la plupart du temps dans des conditions de lumières très difficiles.

Seuls les meilleurs parviennent à capter l’image qui, une fois publiée, suscitera des «waouw !»

Les smartphones en embuscade

Personnellement, dans le cadre de mon boulot aux Francofolies, les frontstages sont les endroits que je préfère. C’est simplement parce que cela m’a permis de prendre des photos que je n’aurais jamais pu prendre autrement.

Je pourrais vous raconter des dizaines d’anecdotes survenues en fronstages, mais je me contenterai de celles-ci.

Le passage de Hugh Laurie, alias Docteur House, aux Francofolies était, en soi, un événement dans l’événement. Ce jour-là, le manager avait autorisé quelques photographes à prendre des photos, mais de la tour de régie, soit, loin de la scène, et de l’extrême droite du fronstage.

Le même «caprice» est arrivé au dernier concert de Stephan Eicher à Spa. Ces stars-là n’auraient-elles qu’un seul beau profil, le gauche ?

Depuis l’avènement des smartphones, il n’y a plus besoin d’être un photographe aguerri pour faire de jolies photos d’un concert. Il suffit d’être bien placé et vous pouvez partager vos plus beaux clichés avec vos amis via les réseaux sociaux.

Hugues-Pierre Lesuisse

Photos : HP Lesuisse

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