
Confinement oblige (en réalité le confinement n’a rien à voir là-dedans, mais pour une fois qu’on a une excuse en or pour justifier du binge-watching, ne nous privons pas !), je me suis récemment lancée dans la série Netflix «nan mais t’as pas encore vu ? il faut absolument que tu la regardes», «La Chronique des Bridgerton».
Loin de moi l’idée d’émettre une critique positive ou négative quant au scénario de cette production hybride, mi «Gossip Girl», mi «Orgueils et préjugés», à la tête de laquelle se trouve la talentueuse Shonda Rhimes («Grey’s Anatomy», «Scandal», «Private Practice»).
Néanmoins, une fois la série visionnée, je me suis baladée un instant sur la Toile afin de découvrir ce que mes congénères disaient du dernier phénomène Netflix. Résultat peu surprenant, «La Chroniques des Bridgerton» a réussi à provoquer une polémique (sur les réseaux sociaux, une polémique, vraiment ?!). L’objet du scandale : une scène intervenant dans l’épisode 6 durant laquelle, pour ne pas spoiler les futurs amateurs restons vagues, un viol conjugal a lieu.
Résultat, certains internautes et journalistes ont déploré non seulement la scène en elle-même, jugeant qu’elle «glamourisait» le viol, mais également, et c’est ce qui me pose question, le fait que les scénaristes n’aient pas jugé bon d’approfondir le sujet ensuite.
Réellement ? Lorsque Tony Soprano dans la série du même nom est d’une violence inouïe, faut-il un bandeau en bas de l’écran pour nous rappeler que tuer c’est mal ? Lorsque Walter White deale sa methamphétamine dans «Breaking Bad», est-il bien nécessaire de mentionner dans la foulée qu’il est dangereux pour notre santé de toucher à la drogue ? Depuis quand la fiction se doit-elle d’être morale ?
Les personnages d’un film, d’un livre ou d’une série sont à l’image des humains qui peuplent ce monde, il y a des êtres exceptionnels, des gens bons qui font parfois des choses mauvaises et des médiocres qui n’engendrent que de la souffrance. À nous de faire le tri et d’exercer notre sens critique, dans la vie, comme face à un écran de télévision.
Alice Kriescher
Journaliste