
Je ne sais pas vous mais, depuis le début du confinement, j’ai comme la désagréable impression qu’il y deux camps : les bons et les mauvais confinés…
Dès les premiers jours du confinement, les vidéos d’«influenceurs» et les articles «art de bien vivre confinés» ont fleuri plus vite que la végétation au printemps. J’ai rapidement eu le sentiment que tout le monde trouvait urgent d’utiliser ce temps pour, au choix : apprendre une nouvelle langue, se faire des abdos en béton, devenir un pro de la cuisine ou relire l’entièreté des grands classiques de la littérature. Sans oublier de caler, dans ce programme déjà chargé, des instants de méditation et de salutations au soleil.
Des milliers de vidéos nous intiment donc de surtout bien r.e.n.t.a.b.i.l.i.s.e.r le confinement. Mais encore faut-il avoir les moyens logistiques de vivre ce moment comme de longues vacances. Donc ne pas être en première ligne, ne pas devoir télétravailler et avoir des enfants qui comprennent l’importance de laisser du temps libre à leurs parents. Ce qui réduit déjà pas mal la population.
Pour ma part, lorsque nous reprendrons le cours normal de notre existence, je ne serai pas trilingue et toujours incapable de faire des pâtes maison, mais j’aurai pris le temps de réfléchir à l’importance de ne pas être constamment rentable, n’en déplaise aux pros du confinement.
Alice Kriescher
Journaliste