
Quelle surprise, ce mardi matin d’entendre Bertrand Henne donner des leçons de déni climatique dans Matin Première !
C’est la grosse polémique du jour : des joueurs de foot du PSG ont fait le trajet Paris-Nantes en jet privé, ce week-end, plutôt que de prendre le train. Ils en rient, et toute la presse en fait ses choux gras.
Ne me faites pas écrire ce que je n’ai pas écrit : non, ce n’est pas un fait à minimiser, et non, il ne faut pas passer à côté. Avant de jeter l’opprobre sur des joueurs de foot, rappelons qu’en bons supporters de foot que nous sommes, on va envoyer, sans sourciller, ces mêmes personnes jouer sous 50°C minimum dans des stades climatisés (et on n’a même pas encore abordé les droits humains et du travail) au Qatar.
Allez leur dire que le déni climatique, ce n’est pas bien. C’est comme reprocher à son voisin d’être parti en vacances à Ibiza, quand tous les dimanches matins, on prend le SUV pour aller acheter les croissants du petit-déjeuner, à deux rues derrière la maison…
C’est pourtant ce qu’on a entendu, ce mardi matin, à la radio, sur la RTBF. Dans sa chronique «Les Coulisses du pouvoir» (La 1ère), Bertrand Henne revenait sur cette conférence de presse un peu surréaliste où les footballeurs rient de leurs exploits, en philosophant quelque peu... Le journaliste semble oublier que dans deux mois, la RTBF va diffuser les 64 matches de la Coupe du Monde de foot, et que niveau «déni climatique», ce sera du «high level».
Sachant que les droits télévisés sur l’événement participent au financement de l’organisation du Mondial, on ne peut s’empêcher de penser que la clim’ des stades du Qatar fonctionnera un peu avec nos sous, puisque la RTBF n’est pas TF1 et lorsqu’elle signe un chèque pour des droits sportifs, c’est avec l’argent du contribuable (c'est le principe du service public).
Allez Bertrand Henne, j’ai hâte d’entendre votre billet climato-footballistique, le 21 novembre prochain, au matin de l’ouverture de la Coupe du Monde… Il sera - je n'en doute pas - plus chaud que le climat au Qatar !
Pierre Bertinchamps
Journaliste