
On les raille parfois quand ils annoncent une mauvaise nouvelle au JT. Tels des oiseaux de malheur, certains les accablent de bien des maux en les surnommant «journaleux» au service des «merdias» (sic). Mais au-delà des insultes, ces derniers mois, les journalistes paient plus que jamais un trop lourd tribut au droit d'informer librement...
Selon le dernier bilan annuel de Reporters sans Frontières (RSF), un triste record a été pulvérisé en 2022 : le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde est actuellement de 533, soit une quarantaine de plus que l'an dernier (488), lorsque leur nombre atteignait déjà un niveau historique...
Pire encore, avec la guerre en Ukraine, le nombre de tués (57) est également en hausse, alors qu'il était «historiquement bas» en 2021 (48) et 2020 (50).
Leur seul crime ? Avoir voulu enquêter, débusquer les mensonges, les détournements et autres coups fourrés des pouvoirs en place.
Ce n'est pas en Belgique ou dans les démocraties que de telles atteintes à la liberté de la presse se jouent; plus de la moitié des journalistes emprisonnés au 1er décembre le sont dans cinq pays : la Chine (110), la Birmanie (62), l'Iran (47), le Vietnam (39) et le Bélarus (31).
Mais pas besoin d'aller aussi loin pour comprendre, à notre niveau, que sans quatrième pouvoir indépendant, pas de démocratie. Les récentes révélations de harcèlement et d'abus de biens sociaux au bureau du Parlement wallon n'auraient jamais eu lieu sans les enquêtes parues dans une presse libre !
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint