
«Notre époque est la plus belle de toutes celles qui ont été et qui seront, parce que c’est celle où nous pouvons agir.» J’étais encore à l’école primaire quand, sur mon cahier de poésie, une institutrice avait couché cette maxime. L'hymne 2023 des Enfoirés, "Rêvons", me l’a remise en mémoire.
Peut-être ma chère pédagogue aurait-elle dû ajouter dans sa petite bafouille «agir et prêter le flanc». Car avec les fils et filles «spirituels» de Coluche sonne le retour, comme chaque année, des polémiques et des détracteurs.
Impossible désormais de faire une sortie sans que sur le Net, les inquisiteurs, chevaliers blancs aigris, mais attention, plus malins !, ne fassent leur entrée. «Toute la vie», composition de Jean-Jacques Goldman, a été jugée moralisatrice et antijeunes. Les chanteurs et comédiens ont été traités par le site Égalité et Réconciliation de «bobos millionnaires, vieillards et bimbos flétries». Parmi bien d'autres dénigrements.
Cela étant dit, «les conseilleurs n'étant pas les payeurs», quand tous les désenchantés la boucleront, peut-être applaudiront-ils le fait que les Enfoirés - en chantant - ramènent une moyenne de 15 millions d’euros nets aux Restos du Cœur.
Nadine LEJAER
Rédactrice en chef