
De plus en plus de programmes de la RTBF (et de RTL) sont présentés par des animateurs venant de France. N'y a-t-il pas de talent en Belgique ?
Si on exclut AB3, qui ne produit quasi pas d’émissions locales, force est de constater que tant le service public que les chaînes privées vont chercher leurs perles rares de la présentation outre-Quiévrain.
Si on ne remet pas en cause les qualités de Christophe Dechavanne ou de Nathalie Guirma (pour ne citer qu’eux), on peut s’interroger sur l’opportunité de ne pas (plus) faire confiance aux jeunes talents de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bien sûr, on préfère toujours quelqu’un qui a de l’expérience, surtout dans les médias, mais si on ne permet pas aux jeunes de mettre le pied à l’étrier, à quoi va ressembler la télé dans vingt ou trente ans ?
À quoi bon faire des études de journalisme ou de communication si les portes de la RTBF ou de RTL sont fermées ? Si pour RTL, l’entreprise fait ce qu’elle veut, la question est différente pour la RTBF, service public, qui annonce en long et en large mettre en valeur nos talents.
En fait la phrase «Là où naissent les étoiles» semble n’être qu’un slogan pour «The Voice Belgique». Si un jeune rêve du strass et des paillettes de la télé, ce n’est pas du côté de la télévision belge qu’il va trouver un job. Ou peut-être sur un malentendu.
À quoi bon faire du «local» ? Une situation qui risque de crisper la tutelle avec peut-être, un jour, des obligations d’emploi local bétonnées dans un contrat de gestion. Sur ce coup-là, la RTBF l’aura bien cherché !
Pierre Bertinchamps
Journaliste