
Hier, «Stranger Things» et «La Casa de papel». Aujourd’hui, «Lupin» et «La Chronique des Bridgerton». Et demain, bien d’autres... La bonbonnière Netflix regorge de petites perles sucrées, qui, dès que le double gong retentit et l’écriteau rouge surgit, nous dilatent les pupilles. Oui mais...
Les bonbons, à fortes doses, c’est mauvais pour la santé... cinématographique. Non pas qu’il faille, en ce sens, nier les qualités de certaines réalisations dont je me délecte au moins autant que vous. Et acceptant volontiers que le format «série», tel qu’on le connaît désormais, soit partie intégrante de l’industrie du cinéma... Je m’inquiète de la dépendance à ce mystérieux édulcorant qu’injecte Netflix dans ses productions, créant un manque que seuls l’épisode suivant ou «la nouvelle sensation Netflix» peuvent assouvir; nous écartant toujours plus des autres voies de «consommation».
Plus largement, je m’interroge sur notre capacité future – et peut-être déjà bien présente – à distinguer une bonne fiction d’une œuvre prodigieuse; celle qui nous transperce et nous rassasie, nous habite et continue de nous nourrir bien après son terme.
Les vastes plaines du cinéma ne se limitent pas aux plateformes SVOD, et ailleurs, l’herbe n’en est pas moins verte. Alors, par-dessus tout, restons curieux !
Fabio Greco, employé de rédaction