
Le chanteur Slimane représentera la France à l’Eurovision 2024. Un pari risqué, mais une opération sous contrôle !
La France a décidé de frapper fort, cette année, à l’Eurovision, en envoyant l’un des artistes français les plus courus du moment : Slimane. Il faut dire qu’après deux années de déroutes avec un groupe breton et une diva québécoise qui n’avait rien compris au concept de l’Eurovision, France 2 avait intérêt à relever la barre.
Avec le titre «Mon Amour», Slimane va à Malmö pour proposer aux téléspectateurs du Slimane. Ses fans ne seront pas déçus, le public européen pourrait être agréablement surpris… Une ballade puissante et un thème qui va tellement bien avec la France : l’amour. Si le continent a craqué sur la série «Emily in Paris», le titre français de l’Eurovision ne devrait pas le laisser indifférent.
Cette année, France 2 a décidé de révéler son candidat et sa participation, très tôt dans la saison. La démarche n’est pas anodine. Dévoiler tôt sa candidature, pendant une période calme, permet d’en parler abondamment, alors que de janvier à mars, la sphère de l’Eurovision est en effervescence avec la multitude de sélections nationales en cours.
Slimane veut aussi que d’ici six mois, les Français aient eu le temps de connaître son titre. Et il ne manquera pas de le reprendre durant son «Cupidon Tour» qui démarrera le 30 novembre. La cohésion du public français derrière son candidat, c’est la bonne idée. On soutient massivement les Bleus, les Bleues et tous les autres. Et pourquoi pas le concurrent de l’Eurovision ?
Reste que la France et l’Eurovision, c’est depuis trop longtemps une histoire de désamour… La délégation française est l’une des plus importantes qui fait le déplacement, et c’est vrai que parfois, elle manque un peu d’humilité. D’autant que la France porte le fardeau d’avoir été à l’origine de la création du BIG5 (à l’époque BIG4) où les plus gros contributeurs (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Italie et France) vont d’office en finale, le samedi soir. Un appel au boycott lors des votes avait été lancé par certains commentateurs durant plusieurs années. La plaie est toujours ouverte.
Mais les choses changent - un peu comme la Belgique depuis 2011 - nos voisins font des efforts à tous les niveaux pour que le vent tourne. La participation de Barbara Pravi (en 2021 à Rotterdam) l’a démontré, la France est toujours dans la course à une victoire même en refusant de tomber dans la facilité de chanter en anglais sur une rythmique suédoise…
Est-ce que Slimane sera le chanteur providentiel qui apportera la victoire tant attendue depuis 1977 ? L’ex-coach de «The Voice Belgique» semble avoir toutes les cartes en main… Mais attention, notre représentant, Mustii n’a pas encore dévoilé tout son jeu !
Pierre Bertinchamps
Journaliste