
Vous culpabilisez de laisser un peu trop souvent vos enfants devant la télé ? Vous cédez facilement lorsqu'ils vous demandent de jouer avec votre smartphone ? Une récente étude va vous mettre du baume au cœur !
La rengaine est connue. La sonnette d'alarme est tirée depuis belle lurette par les pédiatres et autres neurologues : la consommation excessive d'écrans (télé, ordinateur, smartphone...) dès le plus jeune âge peut s'avérer dangereuse pour le développement cognitif d'un entant. Au point, dans certains cas, de mener à l'autisme. Les spécialistes conseillent notamment d'éviter toute exposition du bambin jusqu'à l'âge de 3 ans.
Oui mais voilà : entre la théorie et la pratique, il y a un gouffre, surtout pour les parents... Qui d'entre nous n'a pas laissé son enfant s'émerveiller devant des dessins animés, pour lui-même s'octroyer une petite heure de répit ? Et quel meilleur moyen pour calmer un(e) petit(e) impatient(e) dans une salle d'attente que de le lancer sur un petit jeu rigolo sur GSM ? Pas toujours fier de laisser faire, mais «on fait du mieux qu'on peut»...
Publiée mercredi, une nouvelle étude scientifique vient quelque peu relativiser les effets des écrans sur le cerveau des petits. Elle ne remet pas en cause les dégâts que peut causer une surconsommation, et les conseils évoqués ci-dessous. Mais selon elle, c'est «le contexte dans lequel sont utilisés les écrans et non seulement le temps d'écran (qui) joue sur le développement cognitif des enfants», concluent les auteurs de ces recherches sur 14.000 enfants de 2 à 5,5 ans, réalisées sous l'égide de l'Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale) et publiées dans la revue Journal of Child Psychology and Psychiatry.
Autrement dit, ce n'est pas tant la présence d'écrans qui influence le développement de l'enfant que le moment et la manière dont celui-ci les regarde. Par exemple, les enfants étudiés semblent nettement pâtir du fait de regarder fréquemment la télévision en famille pendant les repas.
«La télévision, en captant l'attention des membres de la famille, interfère avec la qualité et la quantité des interactions entre les parents et l'enfant», avance l'épidémiologiste Shuai Yang, principal auteur de l'étude. «Or, celle-ci est cruciale à cet âge pour l'acquisition du langage.»
Bref, pas question de laisser la télé remplacer à 100 % la présence des parents, mais pas question pour autant de l'éteindre systématiquement lorsque l'enfant est dans la pièce.
«Il ne faut pas diaboliser l’écran, la télévision peut être un moyen pour l’enfant d’apprendre et de développer sa curiosité», note Jonathan Bernard, chercheur du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques qui a dirigé l’étude.
À condition de bien l'utiliser, ajoutons que cela est valable à tout âge !
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint