
Seuls une dizaine de chansons ont été dévoilées pour l’Eurovision, et on remarque que la tendance est aux ballades. La Belgique envoie Hooverphonic à Rotterdam avec un morceau très intimiste. La France mise sur une Power Ballad à la sauce suédoise. Et nos amis italiens comptent «faire du bruit» avec une envolée lyrique dont ils ont le secret…
L’Europe serait-elle romantique en 2020 ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non… Ou alors les producteurs surfent sur la tendance du gagnant précédent, Duncan Laurence (et son majestueux «Arcade»). Un piano, une lampe, une voix, un univers… un trophée !
En tant que spécialiste de l’Eurovision, cette façon de procéder pour plaire au public me laisse pantois. En près de 65 ans, aucun titre calqué sur la chanson gagnante de l’année précédente n’a jamais remporté le Concours. Une cheffe de délégation m’a toujours dit qu’il n’y avait pas de recette miracle. Il faut juste avec LA bonne chanson au BON moment.
Bref, ABBA n’aurait pas forcément gagné l’Eurovision en 1976, même avec «Waterloo», Sandra Kim ne nous aurait peut-être pas ramené le Grand Prix en 1989, Céline Dion serait peut-être restée dans l’anonymat en 1993 et rien ne peut assurer que Duncan Laurence remporterait la mise en 2020.
L’Eurovision a ses raisons que la raison ignore ! Et c’est pour ça qu’on l’adore.
Pierre Bertinchamps
Journaliste