
Contrairement à ce que certains annonçaient avec un peu trop d'empressement, les crises sanitaire et économique ne semblent pas avoir eu la peau des médias traditionnels en matière d'information. Télé en tête, les bons vieux journalistes n'ont pas dit leur dernier mot !
Selon une nouvelle enquête Eurobaromètre réalisée auprès de 55.347 citoyens européens âgés de 15 ans ou plus, et relayée par l'agence Belga, une majorité de Belges fait davantage confiance aux médias traditionnels - la télévision et la presse écrite - pour s'informer.
Ouf ! L'info recoupée, vérifiée, documentée, intéresse encore la plupart des citoyens. Voilà qui a de quoi rassurer alors que certains oiseaux de mauvais augure prédisaient il y a quelques mois à peine une désaffection généralisée.
Sur la première marche du podium, on retrouve les sacro-saints JT et autres émissions d'actualité : comme dans toute l'Europe, la télé reste la principale source d'information en Belgique (70 %). Chez les Belges de 55 ans ou plus, ce chiffre atteint même 83 %.
Attention, si l'on examine les chiffres en détails, il existe tout de même de grandes disparités entre les secteurs. Les services publics de télévision et de radio sont perçus comme les sources d'informations les plus fiables en Belgique (56 %), tandis que les chaînes de télévision et de radio privées ne recueillent que 19 % d'avis favorables. Notez que la presse écrite est à 51 %. Cette tendance s'observe également au niveau des 27 États-membres de l'Union européenne, selon l'enquête.
Seul bémol : les jeunes prennent des habitudes différentes de leurs aînés. Près de la moitié des Belges de 15-24 ans (49 %) citent les médias sociaux et les blogs comme première source d'info, alors qu'au niveau européen, c'est la télévision qui reste tête de classement pour cette catégorie d'âge.
Les médias de chez nous seraient-ils moins attractifs pour les ados et jeunes adultes ? Question de génération ou tout simplement esprit de contradiction par rapport aux plus anciens ? Cela vaut en tout cas le coup de se remettre perpétuellement en question.
Car face à la déferlante d'âneries que l'on peut trouver sur les réseaux sociaux, le travail des rédactions, qui démêlent le vrai du faux et exercent un contre-pouvoir crédible, reste plus que jamais essentiel dans une société démocratique digne de ce nom.
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint