
Après quasiment soixante ans de présence ininterrompue à l'antenne, on le croyait inusable, infatigable, infaillible... Mais les récents ennuis de santé de Michel Drucker suscitent l'inquiétude chez les nombreux téléspectateurs. Faut-il pour autant l'envoyer définitivement à la retraite ?
Michel Drucker est à la télé ce que Johnny était à la chanson française : une légende, un taulier, un pilier à la carrière à nulle autre pareil. Rien ne semblait l'arrêter. En juin dernier, il nous avait particulièrement impressionné en déclarant qu'il voulait rester à l'antenne tout l'été, pour divertir au maximum les téléspectateurs de France 2 en cette année difficile pour tous.
Hélas, à 78 ans, l'animateur de «Vivement dimanche» a connu cette année une brusque alerte de santé : une opération à cœur ouvert qui le tient éloigné des studios depuis l'été. Un véritable choc pour cet hypocondriaque notoire, connu pour son mode de vie sain et son hyperactivité professionnelle.
Heureusement, les dernières nouvelles sont bonnes : la semaine dernière, il annonçait qu'il envisageait de revenir à l'écran début 2021. Mais quelle ne fut pas ma surprise de lire que de nombreux téléspectateurs lui conseillaient de partir à la retraite... «Qu'il soit sur le chemin de la guérison tant mieux mais il est temps Michel de tirer ta révérence, personne n'est irremplaçable sur cette terre, donc arrête et profite», commente une lectrice sur la page Facebook de Télépro. «Je l'aime bien mais qu'il laisse la place aux jeunes, qu il ne soit pas égoïste», écrit un internaute. «Encore un qui n'a rien compris aux messages de La Vie», dit une autre dame...
Je peux comprendre que certains perçoivent une forme de lassitude après tant d'années. Mais même si on n'aime pas Drucker, il faut au moins reconnaître qu'il reste un animateur exceptionnel, toujours dans le coup. Avec lui, on sait d'avance que l'émission roulera sur du velours. Et contrairement à un de ses célèbres confrères vingt ans plus jeune sur TF1, on ne l'a jamais entendu écorcher le nom d'un de ses invités. Puis quelle mémoire et quel carnet d'adresses !
L'envoyer à l'hospice d'office serait un véritable gâchis. Et si lui ressent l'envie de continue à travailler, que son employeur lui renouvelle sa confiance, où est le problème ?
Rappelons aux esprits chagrins qu'ils ont à leur disposition un outil magique depuis quarante ans : la zappette !
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint