
Manque de diversité, copinages, frilosité par rapport aux nouveaux genres... À chaque édition, c'est la même musique qu'on entend au moment des Victoires de la musique. Pourtant, il y a des efforts à souligner...
Les années passent, mais les critiques restent pour la cérémonie des Victoires de la musique, dont l'édition 2023 est diffusée ce vendredi dès 21 h 10 sur France 2.
Principal grief : les genres dits «émergents» seraient sous-représentés, au profit de la chanson «à texte», un peu trop traditionnelle au goût de certains.
«Les Victoires s'obstinent, pas de prix spécifiques : les catégories électro, rock, rap, musiques du monde ont disparu depuis 2019», a taclé sur Twitter Emilie Mazoyer, animatrice de l'émission radiodiffusée «Décibels» sur France Bleu, citée par l'agence Belga.
«Surtout, restez bien entre vous et vos petits arrangements ! On n'a jamais eu besoin de vous pour exister et être la seule musique française qui s'exporte», cingle sur Twitter Yuksek, figure de l'électro.
Autre mal-aimé : le rap. En dehors de Bigflo & Oli et OrelSan, il est également boudé dans les catégories reines au regard de la scène francophone bouillonnante et de son succès commercial. Seuls Tiakola et Lujipeka sont dans les révélations et Ninho recevra une Victoire d'Artiste masculin à l'album le plus streamé.
Pour cette 38e édition, les organisateurs ont pourtant fait des efforts, avec un renouvellement pour moitié du collège des votants (hélas toujours parmi des professionnels). Résultat : trois femmes (dont notre Angèle nationale !), sur cinq nommés, prétendent au titre de Meilleur album. Et différentes pistes seraient encore à l'étude pour ouvrir davantage les Victoires à la réalité de la création musicale d'aujourd'hui.
Le refrain commence à changer. Espérons qu'au prochain couplet, ça sonne enfin juste !
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint