
Selon une récente étude, quand votre enfant est devant la télé, ce n'est pas tellement à l'émission qu'il regarde qu'il faut veiller, mais plutôt à ce qui est diffusé en marge.
Elle est bien loin l'époque où Dorothée avait le monopole des têtes blondes ! Les chaînes de télé destinées aux plus jeunes se sont multipliées. Pour l'immense majorité des programmes qu'on y retrouve, pas grand-chose à leur reprocher : la qualité est bien souvent au rendez-vous.
Corollaire de ce phénomène : les réclames. Nos enfants sont des téléspectateurs assidus, qui influencent indirectement - mais considérablement ! - la liste des courses d'une famille. Les publicitaires l'ont bien compris, raison pour laquelle ces robinets à dessins animés et séries à rires préenregistrés ne connaissent pas la crise.
Problème : «Les enfants et les jeunes sont massivement ciblés par les publicités pour des aliments malsains», dénonce Test Achats, à l'occasion de la publication des résultats d'une grande enquête réalisée avec le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) ainsi que neuf organisations de consommateurs à travers l'Europe.
Des experts ont passé au crible les publicités diffusées à la télévision et en ligne de 179 collations, ciblant les aliments dont l'emballage ou la promotion était conçu pour attirer le jeune public. Selon les analyses, la majorité de ces collations étaient des produits ultra-transformés (83 %), le plus souvent avec un Nutri-Score D (28 %) ou E (43 %). Certaines contenaient de grandes quantités de sucre, de graisses ou de sel, et seules 27 % étaient acceptables d'un point de vue nutritif...
Ces résultats n'ont rien de surprenants, et ne doivent pas être très éloignés de ce qui se passe pour les adultes. Un petit producteur de fruits et légumes bio n'aura jamais les moyens d'aller se payer une campagne de pub en télé; seuls les industriels en sont capables. Mais compte tenu du public-cible, cela pose question.
Test-Achats en appelle à un réglementation internationale, qui limiterait l'exposition des écoliers à ces promos un peu trop sucrées. Voilà qui serait évidemment une excellente chose, à l'heure où le surpoids touche 1 petit Européen sur 3.
En attendant, veiller à ce que nos enfants n'avalent pas n'importe quoi, c'est pour l'instant notre responsabilité.
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint